
Entretien en plateau. François Bayrou défend sa ligne politique à la veille d’un vote de confiance à l’Assemblée nationale. Credit : Capture d'écran X - BFMTV
Lundi 8 septembre, François Bayrou soumet son gouvernement à la confiance des députés. Dans un Parlement éclaté depuis la dissolution de 2024 et la censure du cabinet Barnier, l’issue pèsera bien au-delà de ce seul vote. Maintien sous haute tension, démission et recomposition, ou retour aux urnes : tour d’horizon des chemins qui s’ouvrent… ou se referment.
Vote de confiance du 8 septembre : que prévoit la Constitution et où en est le rapport de forces ?
Le cadre est clair : l’article 49.1 permet au Premier ministre de demander la confiance. Si elle est refusée, il remet la démission du gouvernement au président de la République. Particularité importante : la confiance se joue à la majorité des suffrages exprimés (et non des 577 sièges comme pour le 49.3), ce qui rend l’exercice plus exposé.
Politiquement, la pente est raide. Le RN et LFI ont annoncé un vote contre, le PS a verrouillé sa position. Les LR restent divisés, malgré quelques soutiens individuels. François Bayrou a multiplié les signaux d’ouverture (y compris sur la suppression de deux jours fériés, mesure la plus contestée de son plan d’économies), sans enrayer pour l’heure la dynamique défavorable.
Après le vote : maintien fragile, démission et recomposition… ou dissolution à haut risque
1) Confiance accordée, scénario peu probable.
Un feu vert de l’Assemblée renforcerait le Premier ministre – sur le papier. Dans la pratique, il gouvernerait sur un fil, avec un budget 2026 difficile à faire adopter et la menace d’une motion de censure à chaque étape.
2) Confiance refusée, démission et nouvelles cartes.
En cas de rejet, François Bayrou présente sa démission. Deux voies s’offrent alors à l’Élysée :
- Nommer un/une autre Premier(e) ministre. Profil du bloc central, ouverture vers la gauche ou la droite, voire figure « technique » : sans majorité claire, le risque est de rejouer la même impasse.
- Installer un intérim limité pour expédier les affaires courantes, le temps de sceller un accord. Un précédent rare sous la Ve République… et synonyme d’action publique réduite.
3) Dissolution et retour aux urnes.
Le président peut dissoudre l’Assemblée. C’est la voie de la « clarification » par les urnes, mais aussi un pari risqué : campagne éclair, incertitude sur la future majorité, possible renforcement des oppositions et cohabitation à la clé. Après la dissolution de 2024, l’option est politiquement coûteuse.
En toile de fond, le contexte n’aide pas : marchés nerveux, taux en hausse, et un front social déjà mobilisé autour du 10 septembre (« Bloquons tout »). Quelle que soit l’issue, le 8 septembre fera date : soit un maintien extrêmement précaire, soit une recomposition express… soit un retour aux urnes avec toutes les inconnues que cela comporte.