
Retraite à l’étranger : des retraités effectuent en ligne leurs démarches (certificat de vie, mise à jour du RIB) pour continuer à percevoir leur pension. Credit : demarchesadministratives.fr
Partir vivre sa retraite sous des cieux plus cléments séduit de plus en plus de Français. D’après la Sécurité sociale, près de 1,2 million de retraités résident déjà hors de l’Hexagone. Bonne nouvelle : vous pouvez percevoir votre pension à l’étranger toute l’année. Mais il y a quelques obligations à respecter, côté caisses de retraite comme côté fisc.
Certificat de vie, versement et droits sociaux : ce que demande votre caisse
Premier réflexe : prévenir vos caisses (de base et, le cas échéant, complémentaires) de votre départ et mettre à jour votre adresse ainsi que vos coordonnées bancaires.
- Certificat de vie. Pour éviter les fraudes et confirmer que vous résidez toujours à l’étranger, votre caisse vous demandera une attestation d’existence une fois par an. Elle se transmet en ligne via votre portail retraite ou par courrier, rappelle le site public info-retraite.fr. Sans ce document, le paiement peut être suspendu.
- Compte bancaire. Certaines caisses exigent un compte local dans votre pays de résidence ; d’autres acceptent un IBAN européen. Indiquez le RIB souhaité au plus tôt pour sécuriser les virements.
- Prestations non exportables. Des aides sociales comme l’ASPA (allocation de solidarité aux personnes âgées) ou l’ASI (allocation supplémentaire d’invalidité) ne sont pas versées si vous vivez hors de France (métropole ou Outre-mer).
Le bon réflexe : conservez des copies (numériques et papier) de vos justificatifs, notez les échéances de certificat de vie et vérifiez vos relevés de paiement après tout changement d’adresse, de banque ou de statut.
Fiscalité des retraités expatriés : résidence, conventions et pays attractifs
Vivre à l’étranger ne signifie pas forcément cesser d’être imposable en France. Selon l’Union Retraite, vous restez résident fiscal français si :
- vous passez plus de 183 jours par an en France, ou
- votre foyer (conjoint/enfants) ou vos intérêts économiques principaux s’y trouvent.
Si aucune de ces conditions n’est remplie, la convention fiscale entre la France et votre pays d’accueil s’applique pour éviter la double imposition et répartir le droit d’imposer (France/pays de résidence). Les règles varient selon les États : renseignez-vous avant de partir et, au besoin, sollicitez un conseil fiscal.
Côté attractivité, plusieurs pays mettent en avant des régimes fiscaux temporaires pour les nouveaux retraités :
- Portugal : imposition environ 10 % pendant 10 ans de résidence ;
- Grèce : taux environ 7 % pendant 15 ans ;
- hors UE, Tunisie ou Malaisie attirent aussi de nombreux expatriés.
Attention : ces dispositifs évoluent. Vérifiez les conditions d’accès (durée de résidence, types de revenus concernés, démarches) et l’actualisation des textes avant toute décision.
En bref, la check-list avant de partir
- Prévenir toutes vos caisses et mettre à jour adresse + RIB.
- Anticiper l’envoi du certificat de vie (annuel, en ligne ou par courrier).
- Vérifier si vos prestations sont exportables (ASPA/ASI ne le sont pas).
- Identifier votre résidence fiscale (règle des 183 jours et centre d’intérêts).
- Lire la convention fiscale France–pays d’accueil et, si besoin, demander un avis professionnel.
Partir à l’étranger à la retraite est parfaitement compatible avec le maintien de vos pensions – à condition de tenir le calendrier administratif et de sécuriser votre situation fiscale. Une préparation soignée aujourd’hui, c’est des versements sans accroc demain.