
Sachets de nicotine — illustration. Ces pouches, produits oraux sans tabac, seront interdits en France à partir de mars 2026 selon un décret publié au Journal officiel.
Le tournant est acté. Un décret paru au Journal officiel met fin aux sachets de nicotine – les fameux pouches – ainsi qu’aux billes, gommes, pastilles, bandelettes et liquides nicotinés à usage oral. L’interdiction entrera en vigueur en mars 2026, soit six mois après la publication du texte. Objectif affiché : protéger les jeunes, alors que les signalements d’intoxications se multiplient depuis deux ans.
Ce que prévoit exactement le décret : produits visés, exceptions et calendrier
Apparus récemment en France, ces produits sans tabac renferment de la nicotine et des arômes dans un support (tissu poreux, polymères, pâte…), que l’on place entre la lèvre et la gencive. Le décret bannit tous les “produits à usage oral contenant de la nicotine”, hors médicaments et dispositifs médicaux. Concrètement, les sachets portions (pouches), billes/perles aromatiques, gommes, pastilles, bandelettes, pâtes et liquides sont dans le périmètre.
La mesure prend effet en mars 2026 : une phase transitoire de six mois est prévue avant le retrait complet du marché. En toile de fond, les alertes de l’Anses (fin 2023) sur la hausse des expositions accidentelles, en particulier chez les enfants et adolescents.
Réactions : santé publique satisfaite, cigarettiers vent debout
Côté prévention, l’Alliance contre le tabac salue une “victoire” : selon la fédération, ces produits “ciblent les jeunes” et entretiennent une dépendance à la nicotine sans bénéfice de sevrage démontré.
Face à elle, les industriels dénoncent une “prohibition”. Philip Morris France estime que l’interdiction prive les fumeurs d’alternatives perçues comme moins nocives et favoriserait les trafics, tandis que British American Tobacco critique une décision unilatérale, prise sans débat parlementaire, et jugée contradictoire avec les discussions européennes en cours.
Reste une certitude : à l’approche de 2026, distributeurs et plateformes devront retirer ces références, et les pouvoirs publics muscler l’information du grand public – notamment auprès des collèges et lycées – pour éviter un report vers des circuits illégaux. Le tout dans un contexte où la consommation de cigarettes recule mais où la nicotine se décline, plus que jamais, sous de nouvelles formes.