
À quatre jours du vote de confiance du 8 septembre, l’exécutif affronte une défiance rarement vue. D’après une enquête Odoxa–Backbone Consulting pour Le Figaro publiée jeudi 4 septembre, 64 % des Français veulent la démission d’Emmanuel Macron. Le signal est clair : la crise politique dépasse désormais le seul terrain gouvernemental.
Vote de confiance : Bayrou face à un rejet massif, la dissolution gagne du terrain
Le climat n’est guère plus favorable pour François Bayrou. Selon la même enquête, 76 % des personnes interrogées refuseraient aujourd’hui de lui accorder la confiance — un niveau encore en hausse sur une semaine. Le rejet traverse l’échiquier politique : si les sympathisants Renaissance restent largement derrière le Premier ministre (79 %), Les Républicains se détachent (66 % contre), tandis que l’opposition durcit le ton (RN 91 %, LFI 85 %, PS 82 %).
En cas d’échec à l’Assemblée, une dissolution a la préférence d’une courte majorité : 56 % des sondés l’appellent de leurs vœux, contre 42 % qui misent plutôt sur la nomination d’un nouveau chef de gouvernement. Autrement dit, les Français doutent qu’un simple remaniement suffise à rebattre les cartes.
Image des partis et mobilisation sociale : le RN en profite, « Bloquons tout » soutenu
Ce mouvement d’opinion pèse aussi sur les partis. Renaissance et MoDem reculent encore (14 % et 17 % d’opinions favorables), quand le Rassemblement national revendique la meilleure image à 40 %. Côté personnalités, Jordan Bardella grimpe à 39 % de popularité dans l’indicateur Elabe, devant Marine Le Pen (37 %) et Édouard Philippe (34 %). À gauche, François Ruffin reste la figure la plus appréciée (52 %) devant Fabien Roussel (50 %) auprès des électeurs de ce camp.
Sur le front social, la pression monte aussi : à deux jours du vote, 56 % des Français disent soutenir la mobilisation « Bloquons tout » du 10 septembre – un appui plus marqué chez les 25–34 ans (68 %) et les ouvriers (62 %). C’est moins que l’adhésion initiale aux Gilets jaunes en 2018 (71 %) ou à la réforme des retraites en 2023 (66 %), mais suffisant pour installer un climat de contestation durable.
Méthodologie : enquête Odoxa–Backbone Consulting réalisée les 3–4 septembre auprès d’un échantillon de 1 005 personnes représentatif de la population française adulte. Comme tout sondage, il s’agit d’une photographie à l’instant T, à replacer dans la séquence politique des prochains jours.