
Mobilisation sociale. Des manifestants brandissent une pancarte « Bloquons tout » lors d’un rassemblement contre les mesures gouvernementales. Credit : Nicolas TAVERNIER/REA
À quelques jours de l’action baptisée « Bloquons tout », les services de renseignement territoriaux se préparent à une mobilisation d’ampleur. Selon une note consultée par BFMTV, environ 100 000 personnes pourraient défiler le mardi 10 septembre partout en France. Les autorités anticipent des perturbations ciblées et redoutent, à la marge, des actions de sabotage, dans un contexte d’appel à la grève également fixé au 18 septembre par une intersyndicale élargie.
Mobilisation du 10 septembre : blocages ciblés, risques de débordements
La nature exacte des actions reste mouvante, mais la note des renseignements évoque une volonté de paralyser certaines activités locales. Outre une quarantaine de manifestations traditionnelles attendues, des opérations visant à « bloquer l’économie » sont évoquées : dépôts pétroliers, plateformes logistiques, voies ferrées, aéroports ou encore universités figurent parmi les cibles possibles. Les services pointent aussi un risque de dégradations, par exemple sur des radars routiers.
Le mouvement, à l’origine citoyen, s’est structuré via des réunions départementales et agrège des profils variés : féministes, sans-papiers, militants pro-palestiniens, ainsi que des collectifs associatifs. Des ex-Gilets jaunes ont rapidement rallié la dynamique, tandis que, selon une source policière citée par BFMTV, la mouvance d’ultragauche occuperait désormais une place plus visible. À l’inverse, « l’extrême droite et les souverainistes ont quasiment disparu du mouvement », estime la même source.
Ce regain d’intérêt s’expliquerait par un sentiment de déclassement et la vie chère, nourrissant l’idée que « les élites ne sont pas exemplaires », toujours selon cette analyse policière.
18 septembre en ligne de mire : intersyndicale unie et impact du vote de confiance
Si le 10 septembre s’annonce très suivi, nombre de salariés semblent privilégier la date du 18 septembre, portée par une intersyndicale qui défilera « unie » pour demander l’abandon des mesures budgétaires les plus décriées. La CGT soutient le 10, quand CFDT et FO concentrent l’effort sur le 18 ; dans les transports, Sud-Rail a ouvert le bal pour le 10, la CGT-Cheminots appelle à une participation massive, et le SNCTA a déjà posé un préavis pour le 18 chez les contrôleurs aériens.
Reste un paramètre politique : le vote de confiance du 8 septembre. Son issue pourrait reconfigurer la mobilisation. En cas de chute du gouvernement, une partie des protestataires — « notamment des retraités », avance une source policière — pourrait se démobiliser. À l’inverse, un maintien de l’exécutif risquerait d’attiser l’adhésion aux deux rendez-vous sociaux.
À ce stade, les renseignements soulignent l’absence de coordination centralisée et une visibilité encore limitée sur l’implication de la société civile. Les préfets devraient préciser au fil des jours les dispositifs d’ordre public, tandis que les opérateurs de transport communiqueront des plans de circulation adaptés. En pratique, les usagers sont invités à anticiper déplacements et rendez-vous les 10 et 18 septembre, dans l’attente des consignes locales.