
Un compromis inattendu entre Washington et Bruxelles
Alors qu’ils n’avaient « que 50 % de chances » de s’entendre, Donald Trump et Ursula von der Leyen ont finalement trouvé un terrain d’entente. Ce dimanche soir, au terme d’une réunion express en Écosse, le président américain et la cheffe de la Commission européenne ont scellé un accord commercial in extremis, évitant ainsi un bras de fer économique qui aurait pu faire vaciller les deux géants.
Des négociations sous haute tension… jusqu’à la dernière minute
La rencontre de Turnberry, organisée à la veille de l’entrée en vigueur de nouvelles taxes américaines, s’annonçait tendue. Washington prévoyait d’imposer dès le 1er août une surtaxe de 30 % sur les produits européens, une mesure qui inquiétait fortement Bruxelles. Mais après une poignée de main très remarquée et quelques applaudissements, l’annonce est tombée : « We have a deal », a lancé Ursula von der Leyen, se félicitant d’un accord « historique » et porteur de stabilité.
Que contient cet accord commercial ?
Donald Trump n’a pas tardé à en donner les grandes lignes :
- Les États-Unis appliqueraient désormais 15 % de droits de douane sur les produits européens – un taux élevé, mais loin des 30 % redoutés.
- L’Union européenne s’engage à acheter 750 milliards de dollars d’énergie et de matériel militaire américains, et à investir 600 milliards supplémentaires aux États-Unis.
- Plusieurs droits de douane seraient levés des deux côtés sur des produits stratégiques, notamment l’aéronautique, certains produits chimiques, les équipements pour semi-conducteurs, mais aussi des matières premières critiques et quelques produits agricoles.
À ce stade, de nombreuses questions restent en suspens, notamment sur la durée de ces engagements et leur répartition.
Un accord encore fragile, mais la crise immédiate est évitée
Pour l’instant, rien n’est totalement joué : les États membres de l’UE doivent encore valider le compromis trouvé par Ursula von der Leyen. Si l’accord échoue, Bruxelles s’était dit prêt à sortir le « bazooka » : ripostes sur les produits américains, restrictions sur les marchés publics ou encore blocages d’investissements venus d’outre-Atlantique.
L’Europe n’a pas baissé la garde
La France, en particulier, poussait pour une réponse musclée en cas d’escalade. Donald Trump, lui, promettait déjà des représailles en cas de mesures « anticoercition ».
Entre géopolitique et polémiques, Trump joue l’image de l’homme fort
Enchaînant les accords (Japon, Vietnam, Philippines, Indonésie), Donald Trump tente d’afficher un leadership offensif sur le commerce mondial, alors même que son image est fragilisée par de nombreuses critiques, y compris sur sa gestion de l’affaire Epstein. Lorsqu’un journaliste l’interroge sur un possible écran de fumée, le président coupe court : « C’est une blague n’est-ce pas ? »
Et maintenant ? Les dossiers brûlants continuent
L’accord de ce week-end n’est qu’une étape : dès lundi, les négociateurs américains sont attendus à Stockholm pour tenter d’éviter une nouvelle escalade douanière… cette fois avec la Chine.
En attendant, Européens et Américains peuvent souffler : la menace d’une guerre commerciale généralisée est, au moins pour l’instant, repoussée.