
French Prime Minister Francois Bayrou speaks during a session of questions to the Prime Minister at the National Assembly in Paris, on December 17, 2024. (Photo by STEPHANE DE SAKUTIN / AFP)
Première sortie pour défendre un plan d’économies sous tension
Ce jeudi 24 juillet, la promenade des remparts du château d’Angers a pris des airs de réunion de crise. Premier déplacement depuis la présentation de sa cure d’austérité à près de 44 milliards d’euros, François Bayrou a choisi de rassembler ses ministres loin de Paris pour délivrer un message clair : il va falloir serrer les rangs.
« Les défis qui nous attendent sont trop importants pour espérer les relever chacun dans son coin », martèle le Premier ministre, bien décidé à imposer une nouvelle discipline collective alors que son plan de rigueur fait déjà grincer bien des dents.
Un climat électrique, des critiques qui fusent
Dans la rue, l’ambiance n’était pas franchement à l’union nationale. « Taxez les riches ! On ne veut pas travailler le lundi de Pâques ! » lance une passante, symbole d’un mécontentement palpable depuis que le gouvernement a évoqué la suppression de deux jours fériés pour renflouer les caisses.
Sur le plan politique, la tension monte aussi d’un cran. Bruno Retailleau, ministre de l’Intérieur et figure de la droite, marque chaque jour un peu plus sa distance avec la majorité présidentielle. Officiellement, il reste en poste, mais ses déclarations secouent l’équipe. Face à ces divisions, Bayrou a rappelé à l’ordre ceux qui « préfèrent agir en solo » et « n’aiment pas travailler avec les autres ». Un rappel à la solidarité, glissé au moment même où il s’apprête à recevoir Retailleau pour recadrer la stratégie.
Tourisme, économies et jeux d’équipe : la recette Bayrou ?
Au cœur de ce déplacement à Angers, une volonté : montrer que la rigueur budgétaire ne signifie pas immobilisme. Christophe Béchu, maire d’Angers et ancien ministre, vante la transformation prochaine des jardins historiques du château, jugés trop coûteux, en promenade urbaine.
La signature d’un contrat pour booster le tourisme d’affaires – avec la Région, les professionnels et France Urbaine – vient illustrer le message du Premier ministre : il faut s’appuyer sur tous les « potentiels de croissance » pour alléger la facture et stimuler la production.
Le clin d’œil du jour ? Bayrou prête son stylo à Béchu pour signer l’accord. « C’est tout un symbole de partager le même crayon », sourit l’ancien ministre de l’Écologie. Un geste qui, dans ce contexte de rigueur, prend presque des allures de pacte.
Sous les voûtes du château, une leçon d’Histoire
Avant de repartir, la délégation ministérielle s’offre une parenthèse culturelle en admirant la tapisserie de l’Apocalypse, chef-d’œuvre du XIVe siècle. Comme un écho aux temps troublés – guerre, épidémies – qui ont fini par laisser place à un sursaut royal. « Il y a toujours une voie de redressement, même après la tempête », glisse-t-on dans l’entourage de Bayrou, convaincu que l’union fera la force, cette fois encore.