
Le phénomène s’aggrave dans les entreprises françaises
L’absentéisme n’a jamais été aussi haut dans les entreprises françaises. D’après la dernière étude du cabinet Mercer, reprise par Le Figaro, le secteur privé affiche un taux d’absentéisme inédit de 5,8 % en 2024. C’est plus qu’en 2023 (5,3 %), et cela commence à sérieusement inquiéter les employeurs, alors que la question s’invite dans les débats sur le budget 2026.
Pourquoi les salariés s’absentent-ils autant ?
Le rapport, qui analyse les données de 575 000 assurés dans 3 500 entreprises, pointe deux grands types de causes :
• D’un côté, les maladies graves et les troubles musculosquelettiques, qui restent les premières raisons des absences longues.
• De l’autre, une progression inquiétante des arrêts liés à la santé mentale, en particulier chez les femmes.
Femmes, seniors… Qui s’absente le plus ?
L’étude révèle que l’absentéisme touche davantage les femmes (7,9 %) que les hommes (4,4 %). En 2024, elles sont même 36 % à s’être arrêtées au moins une fois dans l’année, contre 28 % chez les hommes.
Autre point intéressant : malgré la possibilité de prendre 28 jours de congé paternité depuis 2021, les hommes en prennent en moyenne… 16.
Chez les seniors, la tendance est aussi marquée : le taux grimpe à 7,4 % pour les plus de 55 ans. Chez les moins de 20 ans, il reste nettement plus bas (3,4 %), balayant l’idée reçue d’une jeunesse qui bouderait le travail.
Quels secteurs sont les plus touchés ?
Sans surprise, les métiers du service à la personne affichent un taux d’absentéisme impressionnant : 10,7 %. Les centres d’appel suivent de près (10 %). À l’inverse, les secteurs du numérique, de l’ingénierie et de la banque restent peu concernés.
Des arrêts courts, mais aussi de plus en plus de burn-out
Mercer distingue plusieurs catégories d’arrêts :
- Moins de 6 jours : « maladie ordinaire »
- De 6 à 15 jours : souvent des symptômes dépressifs mineurs
- Au-delà, ce sont généralement des maladies graves ou des troubles liés à la santé mentale
Depuis la crise du Covid, la santé mentale des Français s’est fragilisée, toutes générations confondues, ce qui explique aussi la hausse des arrêts longs.
Un enjeu pour les entreprises… et la société
Cet absentéisme qui grimpe a des conséquences concrètes : surcharge pour ceux qui restent, ambiance parfois dégradée, et cercle vicieux où le mal-être au travail se nourrit de lui-même. À l’heure où le gouvernement cherche à redresser les comptes publics, le sujet risque d’être de plus en plus scruté.