
Hausse des impôts en vue pour les retraités aux pensions confortables
Les retraités français risquent de passer à la caisse l’an prochain. En ligne de mire : une réforme de l’abattement fiscal dont ils bénéficient sur leurs pensions, qui va mécaniquement faire grimper la note pour les foyers concernés. Décryptage d’une mesure qui fait déjà grincer des dents.
Pourquoi le gouvernement s’attaque à l’abattement fiscal ?
Dans le cadre du futur budget, l’exécutif entend revoir l’avantage fiscal accordé aux pensions de retraite. Aujourd’hui, tous les retraités profitent d’un abattement automatique de 10 % sur le montant annuel de leur pension, censé compenser des « frais professionnels » théoriques, à l’image de ce que reçoivent encore les salariés.
Mais ce traitement de faveur est dans le viseur de Bercy : le gouvernement propose de le remplacer par une déduction forfaitaire de 2 000 € par an.
Qui va payer plus d’impôts ?
C’est simple : tous les retraités dont la pension annuelle dépasse 20 000 € (soit environ 1 666 € par mois) verront leur impôt augmenter. Plus la retraite est élevée, plus la différence de fiscalité sera marquée.
Prenons un exemple concret :
- Avant la réforme : un retraité avec une pension de 3 000 € par mois, soit 36 000 € à l’année, bénéficiait d’un abattement de 10 % (soit 3 600 €), son revenu imposable était donc de 32 400 €.
- Après la réforme : l’abattement passe à 2 000 €, son revenu imposable grimpe à 34 000 €. Résultat : près de 500 € d’impôt en plus à payer.
Un effort surtout demandé aux plus aisés
Cette réforme ne touchera pas tout le monde de la même façon. Ceux qui disposent de pensions modestes seront épargnés, tandis que les retraités de la classe moyenne et supérieure, souvent pointés du doigt ces derniers mois pour leur « privilège fiscal », porteront le poids de la réforme. Le gouvernement assume : il s’agit de « mieux répartir l’effort » dans le contexte de la recherche d’économies budgétaires.
Un débat parlementaire encore à venir
Pour l’instant, la mesure n’est qu’un projet. Les débats promettent d’être houleux à l’Assemblée cet automne, avec sûrement de nombreux amendements à la clé. Mais la tendance est claire : la fiscalité des retraités va être revisitée et certains devront s’attendre à une facture plus salée à compter de 2026.