
Le gel des prestations sociales inquiète 6,6 millions de familles
2026 ne sera pas une année comme les autres pour les bénéficiaires d’allocations familiales. François Bayrou l’a confirmé : le gouvernement prévoit une « année blanche » pour les prestations sociales. Autrement dit, pas de revalorisation au 1er avril prochain, alors que ces aides auraient normalement dû être ajustées à l’inflation. Derrière cette décision, c’est un vrai manque à gagner pour des millions de familles.
Pourquoi vos allocations vont stagner
Habituellement, chaque printemps, les aides sociales (dont les allocations familiales) sont revalorisées en fonction de l’évolution des prix à la consommation. L’an passé, cette hausse s’est établie à 1,7 %. Mais en 2026, rien ne bougera. C’est la conséquence directe de la politique d’économies prônée par le gouvernement, qui veut contenir les dépenses publiques. Résultat : votre allocation restera au montant actuel, alors que les prix continueront, eux, d’augmenter.
Qu’auriez-vous dû toucher ?
Si la règle avait été respectée, l’Observatoire français des conjonctures économiques (OFCE) estime que la revalorisation d’avril 2026 aurait été de 1,3 %. Ce pourcentage, s’il peut paraître modeste, représente tout de même une perte de pouvoir d’achat bien réelle.
Exemples concrets
Prenons l’exemple d’une famille avec deux enfants (première tranche de ressources, soit moins de 78 565 € par an) :
- Aujourd’hui : 151,05 €/mois
- Après revalorisation : 153,01 €/mois
- Perte due à l’année blanche : 1,96 € par mois
Pour trois enfants :
- Aujourd’hui : 344,56 €/mois
- Après revalorisation : 349,04 €/mois
- Perte mensuelle : 4,48 €
Pour une famille nombreuse (quatre enfants) :
- Aujourd’hui : 538,08 €/mois
- Après revalorisation : 545,08 €/mois
- Perte mensuelle : 7 €
Chaque enfant supplémentaire ouvre droit à une majoration (193,52 € actuellement), qui, elle aussi, ne bénéficiera d’aucun ajustement cette année-là.
Un gel qui pèse sur le quotidien
Si la perte peut sembler minime à l’échelle d’un mois, elle s’accumule sur l’année, dans un contexte où le coût de la vie continue d’augmenter. Pour les 6,6 millions de foyers qui perçoivent des allocations familiales, ce gel des prestations s’ajoute à d’autres mesures d’économies, et rappelle que la solidarité nationale n’est jamais acquise.
Le gouvernement a certes promis de limiter la casse pour les foyers modestes, mais sur le terrain, chaque euro compte. Beaucoup de familles redoutent déjà de devoir rogner sur certains postes du budget, alors que l’inflation, elle, ne connaît pas de « pause ».