
Vers un doublement du reste à charge pour les patients
C’est l’une des mesures phares du plan d’économies de François Bayrou pour 2026 : le Premier ministre a annoncé ce mardi 15 juillet le doublement de la franchise annuelle sur les remboursements de médicaments. Objectif affiché : limiter la flambée des dépenses sociales et “responsabiliser les patients sur le coût de la santé”. Mais de quoi parle-t-on, concrètement ? Faisons le point.
La franchise médicale, c’est quoi exactement ?
Si vous êtes déjà passé à la pharmacie avec une ordonnance, vous l’avez sûrement déjà payée sans vraiment vous en rendre compte. La franchise médicale, c’est la petite part qui reste à votre charge à chaque achat de médicaments remboursés par l’Assurance Maladie.
- Actuellement, la franchise est de 1 € par boîte de médicaments
- 4 € par transport sanitaire
- 1 € par acte paramédical (infirmier, kiné, etc.)
Jusqu’à présent, le plafond était fixé à 50 € par an et par personne. François Bayrou souhaite donc faire passer ce plafond à 100 €, soit le double.
Qui est concerné par cette hausse ?
La quasi-totalité des assurés !
Sont concernés :
- Les adultes, quel que soit leur régime d’assurance maladie.
- Toutes les boîtes de médicaments prescrites et remboursées.
Ne sont pas concernés :
- Les mineurs
- Les femmes enceintes (pendant toute leur grossesse et jusqu’à 12 jours après l’accouchement)
- Les bénéficiaires de la Complémentaire santé solidaire ou de l’Aide médicale d’État (AME)
- Les victimes d’attentats
Comment cette franchise est-elle prélevée ?
Le système est simple, mais peut surprendre :
- Si vous avancez les frais (pas de tiers payant), la franchise est automatiquement déduite de votre remboursement.
- Si vous bénéficiez du tiers payant, la franchise s’appliquera lors de votre prochain remboursement, peu importe la nature du soin.
Vous pouvez toujours voir la trace de ces prélèvements sur votre relevé Ameli.
Pourquoi ce changement fait débat ?
Selon François Bayrou, il s’agit d’une mesure de bon sens, pour que “le coût de la santé ne soit plus abstrait”. Mais du côté des associations de patients et de certains médecins, l’inquiétude grandit :
- Risque de renoncement aux soins pour les plus fragiles
- Une franchise qui pèse d’autant plus que certains médicaments sont pris sur de longues périodes
Reste à savoir si cette augmentation concernera aussi les autres dépenses (transports, soins infirmiers…) : pour l’instant, le détail n’a pas été précisé.