
Dans le climat tendu des finances publiques et alors que le gouvernement cherche à tout prix des solutions pour équilibrer le budget 2026, François Bayrou a mis sur la table une mesure inédite : une taxe sur les petits colis venus de l’étranger. Son objectif ? Endiguer la vague de colis, principalement venus de Chine, qui déferle chaque jour dans les boîtes aux lettres françaises et qui, selon lui, met en péril les commerçants et producteurs locaux.
Cette proposition, loin d’être anodine, s’inscrit dans un contexte où le commerce en ligne ne cesse de prendre de l’ampleur. Aujourd’hui, il suffit de quelques clics pour commander à l’autre bout du monde, et la France est littéralement envahie de colis à bas prix, souvent expédiés depuis l’Asie. Rien qu’en 2024, pas moins de 800 millions de petits colis sont arrivés en France, d’après les chiffres évoqués par le Premier ministre. La majorité vient de Chine, grâce à une faille dans la législation européenne : tous les colis d’une valeur inférieure à 150 euros échappent en effet à la plupart des taxes douanières. De quoi offrir un avantage certain aux géants de l’e-commerce, au détriment du tissu commercial local.
Pour François Bayrou, il y a urgence à réagir. Il appelle donc les Français à privilégier davantage les achats en circuits courts, à soutenir les commerces de proximité et à consommer plus local. La taxe sur les petits colis est pensée comme un coup de frein à cette consommation massive de produits importés, qui menacent non seulement l’activité des petits commerçants mais aussi la production française.
La France avait déjà évoqué à Bruxelles la nécessité d’imposer une contribution sur ces envois venus de l’extérieur de l’Europe, une idée qui fait son chemin alors que la concurrence déloyale est pointée du doigt par de nombreux professionnels. Il s’agirait, en somme, de revenir sur une exception adoptée il y a une quinzaine d’années, qui exonère de taxes les commandes de moins de 150 euros. Une mesure devenue aujourd’hui difficilement défendable, tant les volumes d’import explosent.
La question reste désormais de savoir si cette proposition franchira les étapes législatives, tant en France qu’au niveau européen, et si elle parviendra à inverser la tendance face à une concurrence mondiale qui ne cesse de s’intensifier. Le débat ne fait que commencer, mais le signal envoyé est clair : le gouvernement veut agir, et vite, pour sauver le commerce de proximité et défendre les emplois sur le territoire.