
Un coup de rabot sur les congés pour remplir les caisses
C’est désormais officiel : le gouvernement veut frapper fort pour redresser les finances publiques. Pour faire près de 44 milliards d’euros d’économies dans le prochain budget, François Bayrou, le Premier ministre, ne recule devant aucune proposition – quitte à toucher à un sujet très sensible : les jours fériés.
Pâques et 8 mai dans le viseur
Dans son grand oral du 15 juillet, le chef du gouvernement a dévoilé sa feuille de route pour 2026. Parmi les mesures choc, une idée qui fait déjà grincer des dents : supprimer deux jours fériés du calendrier. Le lundi de Pâques et le 8 mai seraient les premiers sur la sellette.
Pourquoi eux ? D’un côté, le lundi de Pâques est jugé « sans signification religieuse » par François Bayrou. De l’autre, le 8 mai, symbole de la victoire sur le nazisme, serait sacrifié sur l’autel de la productivité, le Premier ministre évoquant un « mois de mai devenu un véritable gruyère de congés ».
Des économies, vraiment ?
Selon un rapport du Sénat, chaque jour férié travaillé rapporterait environ 2,4 milliards d’euros à l’État. Le calcul est vite fait : deux jours de moins au repos, et c’est 4,8 milliards d’euros de plus dans les caisses publiques. De quoi soulager un peu le budget, mais à quel prix ?
Une opposition vent debout
Pas de surprise, la réaction politique ne s’est pas fait attendre. Jordan Bardella, du Rassemblement national, parle d’« attaque directe contre notre histoire ». Même son de cloche chez les Écologistes, où Marine Tondelier s’indigne, surtout concernant le 8 mai : « Supprimer la commémoration de la victoire contre le nazisme, c’est incompréhensible ».
Le sénateur communiste Fabien Gay ironise : « Travailler plus pour gagner autant. Merci Patron ! »
Il faut dire que, sur ce point, la France fait figure de « mauvais élève » : avec 11 jours fériés, on est même un peu en dessous de la moyenne européenne.
Des jours fériés, un symbole qui dépasse l’économie
Derrière ces deux jours, c’est tout un débat de société qui s’ouvre. Peut-on rogner sur la mémoire collective et les temps de pause, au nom de la rentabilité ? Les syndicats s’annoncent déjà mobilisés, et la polémique ne fait que commencer.
Et maintenant ?
Reste à savoir si cette idée ira jusqu’au bout, ou si elle sera revue face à la contestation. Mais une chose est sûre : la bataille des jours fériés est lancée, et l’été promet d’être animé du côté du calendrier… et des débats.