
Un engagement repoussé mais pas enterré
À l’heure où la question du service militaire refait surface dans le débat public, Emmanuel Macron a profité de son traditionnel discours aux armées, ce dimanche 13 juillet, pour clarifier sa position… ou presque. Pas de retour du service militaire obligatoire pour l’instant, mais le chef de l’État promet d’ouvrir une nouvelle ère pour la jeunesse d’ici l’automne, avec la refonte très attendue du Service national universel (SNU).
Jeunesse, défense et menaces : le trio d’une annonce
« Face à l’aggravation des menaces internationales, notamment en provenance de la Russie, il est temps de combler nos zones de fragilité », a lancé Emmanuel Macron, déterminé à ne pas se contenter de mots. Dans un contexte mondial tendu, le président voit dans la jeunesse un levier de cohésion et de résilience nationale.
Son ambition ? Accélérer le développement de la réserve militaire et « donner à la jeunesse un nouveau cadre pour servir ». Le tout sur la base des recommandations du ministre des Armées et du chef d’état-major, attendues d’ici l’automne. Le SNU, expérimenté depuis plusieurs années, doit donc se réinventer pour répondre aux « besoins de la nation ».
Réserve militaire : un rôle clé dans la stratégie de défense
Dans les coulisses, le ministre des Armées Sébastien Lecornu veut renforcer la place des réservistes, ces civils engagés chaque année de 10 à 120 jours au service des armées. L’idée : construire une armée « hybride » et mieux préparer la France aux défis de demain. Objectif affiché : une armée à la fois d’active et de réserve à l’horizon 2030.
Un SNU revisité, mais toujours pas d’obligation
Emmanuel Macron l’a déjà dit : pas question de réinstaurer le service militaire obligatoire suspendu en 1997. Mais le SNU, conçu pour les 15-17 ans, pourrait bien évoluer. Plusieurs scénarios sont à l’étude, du volontariat à une forme obligatoire, civil ou militaire, pour six mois. Un rapport du Haut-commissariat au Plan estime qu’une telle mesure « renforcerait la culture de défense et la mixité sociale ». Le chef de l’État promet d’apporter ses arbitrages et décisions à l’automne.
Des moyens à la hauteur des ambitions
Macron a aussi insisté sur l’effort budgétaire engagé pour l’armée française. Selon lui, l’avance dont dispose la France en matière de défense pourrait « rapidement fondre » sans investissements supplémentaires, alors que les menaces se multiplient et évoluent.