
Nouvelle donne pour l’indemnisation du chômage en France. À partir du 1er avril 2025, plusieurs règles évoluent, avec pour objectif d’adapter le dispositif à la réalité du marché du travail, tout en rendant le système plus lisible pour les allocataires.
Jusqu’ici, chaque mois pouvait réserver une surprise : selon que février, mars ou juillet comptait 28, 30 ou 31 jours, le montant de l’allocation changeait. Cette ère touche à sa fin : désormais, chaque versement sera calculé sur une base fixe de 30 jours. Plus de mauvaise surprise à la fin du mois ni d’arithmétique à refaire, chacun saura à quoi s’attendre.
Autre changement de taille, et il concerne particulièrement les seniors. Désormais, seuls les demandeurs d’emploi de 55 ou 56 ans – et non plus de 53 ou 54 – bénéficieront d’une durée d’indemnisation prolongée : ils pourront compter sur un maximum de 22 mois et demi d’allocations, tandis que ceux qui auront 57 ans ou plus verront cette durée portée à 27 mois. Les moins de 55 ans, eux, restent sur une période maximale de 18 mois. Ce relèvement de l’âge marque une inflexion majeure dans la philosophie du dispositif.
La réforme touche également à la formation. Il faudra avoir 55 ans ou plus pour voir sa période d’indemnisation prolongée lors d’une reprise d’études ou de formation qualifiante. La dégressivité, qui diminue les allocations des cadres au bout de sept mois, ne concernera plus que les moins de 55 ans. Autrement dit, les seniors pourront souffler : plus de coupure brutale dans les versements à la moitié de leur parcours.
Pour les saisonniers, la donne se simplifie aussi. Il suffisait de rater quelques semaines de travail pour perdre ses droits : à compter d’avril, il faudra justifier de cinq mois d’activité sur les deux dernières années, au lieu de six, pour pouvoir toucher l’allocation. Et la durée minimale d’indemnisation passe également à cinq mois.
Un autre assouplissement est à noter pour tous ceux qui reprennent un emploi temporairement. Si un allocataire retrouve un travail puis décide de quitter ce poste dans un délai de quatre mois, il pourra désormais retrouver son droit au chômage sans être pénalisé. C’est une façon d’encourager à tester un nouvel emploi, sans la peur de tout perdre en cas d’erreur de parcours.
La notion d’“offre raisonnable d’emploi” est aussi précisée : elle doit correspondre aux compétences du demandeur, à sa zone géographique, et au salaire pratiqué… en France. Il ne sera plus possible d’exiger des rémunérations alignées sur les standards suisses ou luxembourgeois. Deux refus consécutifs d’offres raisonnables, sans justification valable, pourront entraîner la radiation des listes de Pôle emploi.
Si ces mesures bousculent les habitudes, elles visent à mieux coller aux évolutions du marché du travail et à préserver l’équilibre financier du système. Les syndicats, les employeurs et l’État, qui ont négocié ces changements, assurent vouloir protéger ceux qui en ont le plus besoin, tout en incitant à la reprise d’emploi.
Pour de nombreux allocataires, il est temps de s’informer précisément sur leur situation : ces nouvelles règles, derrière leur aspect technique, peuvent changer la donne pour un grand nombre de Français concernés par la recherche d’un emploi.