
Une tentative de renversement sans surprise à l’Assemblée
Ce mardi 1er juillet, la tension était surtout de façade dans les couloirs de l’Assemblée nationale. La motion de censure portée par le Parti socialiste contre le gouvernement de François Bayrou n’a pas fait vaciller Matignon : seuls 189 députés ont voté en faveur du texte, loin des 289 voix nécessaires pour le faire tomber. Résultat, François Bayrou reste Premier ministre – pour l’instant.
Le Rassemblement national ferme la porte
Sans suspense, le Rassemblement national avait clairement annoncé la couleur : pas question pour ses députés de soutenir la motion. « Censurer aujourd’hui n’apporterait rien », a expliqué Marine Le Pen, préférant réserver ses munitions pour les prochains débats stratégiques. La présidente du groupe RN l’a répété : son parti sera « extrêmement attentif » à l’examen du budget et à la programmation pluriannuelle de l’énergie, où le gouvernement Bayrou sera scruté de près.
Le Parti socialiste voulait marquer sa rupture
Pour les socialistes, il s’agissait avant tout d’adresser un signal politique. À travers cette huitième motion de censure déposée contre François Bayrou, le PS entendait dénoncer l’absence de débat parlementaire sur la réforme des retraites et surtout le report de l’âge légal à 64 ans. Le patron du PS, Olivier Faure, ne mâchait pas ses mots : « Plus aucune indulgence à l’égard de François Bayrou. On nous a trahis. »
Un automne sous haute tension à prévoir
Le gouvernement échappe donc à la sanction cet été, mais l’accalmie pourrait être de courte durée. Dès l’automne, le projet de loi de finances et les textes liés à la transition énergétique promettent des débats animés. Marine Le Pen l’a rappelé : « Nous serons extrêmement attentifs à la destinée de la programmation pluriannuelle de l’énergie […] et au budget proposé par le gouvernement de M. Bayrou. »
Gabriel Attal, le patron du groupe Renaissance, a résumé avec un brin d’ironie la situation politique : « Le principal point commun des forces politiques qui soutiennent ce gouvernement, c’est de vouloir qu’il y ait un gouvernement en France. Voilà, on en est là. »