
Crédit : Angelos Tzortzinis / AFP
Un revirement assumé pour l’ancien président
Ce samedi 28 juin, François Hollande est sorti de sa réserve. Lui qui s’était montré sceptique quant à l’idée de censurer le gouvernement Bayrou, annonce finalement qu’il soutiendra la motion déposée par son camp à l’Assemblée nationale. Mais attention, pose-t-il aussitôt dans Le Parisien : il ne le fera “que si le Rassemblement national ne s’y associe pas”.
Un geste politique, pas un coup d’instabilité
“Je ne veux pas ajouter de l’instabilité à l’immobilisme”, explique le député de Corrèze et ancien chef de l’État. Pourtant, il comprend la colère du groupe socialiste : “Le gouvernement n’a pas respecté son engagement de soumettre au Parlement un texte sur les retraites, laissant de côté le débat sur le retour à la retraite à 62 ans.”
Hollande précise qu’il n’est pas question de précipiter le pays dans une crise institutionnelle, mais d’adresser un avertissement à François Bayrou. “C’est un coup de semonce, pas un coup de force”, insiste-t-il.
Des engagements sociaux avant tout
Pour François Hollande, tout n’est pas à jeter. Il affirme qu’il soutiendra tout texte “favorable aux femmes, à l’abaissement de l’âge de départ à la retraite sans décote, et à la reconnaissance de la pénibilité – si le gouvernement accepte d’avancer sur ces sujets, même contre l’avis du patronat”.
Le PS reproche à Bayrou de ne pas avoir joué le jeu
Pourquoi tant de crispations ? Parce que les socialistes estiment que le Premier ministre a renié sa parole. Dans un courrier adressé aux parlementaires PS en janvier, François Bayrou s’était engagé à un “vrai débat, sans tabou, pas même sur l’âge légal”. Pour les socialistes, cet engagement n’a pas été tenu après le conclave sur les retraites.
Une gauche… toujours divisée
Pas de front commun à gauche sur ce dossier brûlant. La France insoumise (LFI), les communistes et les écologistes regrettent le choix du PS d’avancer en solo, au lieu de porter une motion commune. LFI va plus loin et met la pression : “Ceux qui ne voteront pas cette motion seront complices du maintien au pouvoir du macronisme et de la retraite à 64 ans.” L’accusation vise tout autant la droite que le RN.
Le dernier mot reviendra-t-il au Parlement ?
Pour l’heure, la question des retraites reste au centre de la vie politique. François Hollande, prudent, ne ferme pas la porte à d’autres compromis à venir : “J’appuierai toutes mesures qui avancent dans le sens de la justice sociale.”
À l’Assemblée, l’heure de vérité approche. Mais la gauche, fidèle à elle-même, avance encore en ordre dispersé.