
Une mesure phare qui tourne court dans l’Hémicycle
Le sujet était explosif, la tension palpable. Jeudi 26 juin, l’Assemblée nationale devait examiner la proposition de loi de l’UDR visant à interdire le mariage aux personnes en situation irrégulière. Adopté en février par le Sénat, ce texte était présenté comme un temps fort de la niche parlementaire du groupe d’Éric Ciotti. Mais rien ne s’est passé comme prévu…
Un texte polémique soutenu à droite
Pour gagner du temps et tenter de s’assurer une adoption express, les députés UDR avaient choisi de défendre le texte du sénateur Stéphane Demilly, déjà validé au Sénat. L’idée ? Interdire le mariage aux étrangers en situation irrégulière et permettre aux maires de refuser l’union. À la Chambre haute, la mesure avait rassemblé la droite et le centre.
À l’Assemblée, l’UDR espérait profiter de l’appui du Rassemblement national et de certains élus du centre. Mais l’examen du texte a rapidement tourné au bras de fer.
Débats houleux, blocages et claquements de porte
L’ambiance est montée d’un cran : amendements à la chaîne côté gauche, multiplication des prises de parole, et une opposition déterminée à ralentir la discussion. Résultat ? À trente minutes de la fin de la journée parlementaire, les députés UDR, menés par Éric Ciotti, ont quitté l’hémicycle, dénonçant une « obstruction » savamment orchestrée.
Pas de vote, pas de texte adopté. L’examen s’arrête brutalement, entraînant une vague de réactions sur les réseaux sociaux.
La droite républicaine règle ses comptes avec l’UDR
C’est la guerre froide à droite. Éric Ciotti accuse ses anciens camarades de trahison et de complicité avec la gauche. Laurent Wauquiez, lui, renvoie la balle : « Si aucun texte n’a été voté, c’est parce que vous n’avez pas su aller au bout. »
Dans ce climat tendu, la Droite Républicaine promet de revenir à la charge avec un texte plus ciblé, notamment sur les personnes visées par une obligation de quitter le territoire. Une façon de critiquer, à demi-mot, la stratégie jugée trop large et maladroite de l’UDR.
Quelle suite pour l’interdiction du mariage aux sans-papiers ?
Pas de compromis en vue pour l’instant. Les divisions à droite sont profondes, et la gauche continue d’utiliser tous les outils pour freiner le projet. D’un côté, certains veulent cibler uniquement les personnes sous OQTF. De l’autre, l’UDR ne veut rien lâcher sur le principe général.
Ce nouveau bras de fer vient sceller la rupture déjà bien consommée entre Éric Ciotti et sa famille politique d’origine. Un an après son départ, la fracture semble désormais définitive.