
Vigilance accrue pour les banques européennes
La Commission européenne vient de revoir sa copie sur les pays considérés comme risqués en matière de blanchiment d’argent. Résultat ? Ils sont désormais 27 États dans le viseur, avec une entrée remarquée : Monaco, petite principauté mais désormais placée sous surveillance. Que signifie concrètement cette mise à jour pour les citoyens et les entreprises européennes ? Explications.
Monaco, nouvelle venue sur la liste noire du blanchiment
C’est officiel depuis le 10 juin : Monaco rejoint un club très fermé – et peu envié – de pays considérés à haut risque pour le blanchiment d’argent. Ce classement, mis à jour régulièrement par Bruxelles, n’est pas anodin : il implique un renforcement automatique des contrôles pour toutes les opérations financières entre l’Union européenne et les pays concernés.
27 pays désormais sous surveillance
Voici la liste complète, dans laquelle figurent désormais des destinations très diverses, de l’Afrique à l’Asie en passant par l’Amérique :
- Afrique : Algérie, Mali, Burkina Faso, Côte d’Ivoire, Nigéria, Cameroun, Soudan du Sud, Kenya, Tanzanie, République Démocratique du Congo, Angola, Mozambique, Namibie, Afrique du Sud
- Moyen-Orient et Asie : Yémen, Afghanistan, Syrie, Liban, Népal, Birmanie/Myanmar, Laos, Vietnam
- Caraïbes et Océanie : Haïti, Trinité-et-Tobago, Vanuatu, Venezuela
- Europe : Monaco
Selon la Commission, ces pays « présentent des carences stratégiques dans leurs régimes nationaux de lutte contre le blanchiment et le financement du terrorisme ». Les banques, assureurs, et sociétés de l’UE devront donc faire preuve d’une extrême prudence à chaque transaction impliquant ces territoires.
Bonne nouvelle pour huit pays qui sortent du classement
Si la liste s’allonge, tout n’est pas sombre pour autant. Huit États ont réussi à convaincre Bruxelles de leurs efforts : la Barbade, Gibraltar, la Jamaïque, le Panama, les Philippines, le Sénégal, l’Ouganda et les Émirats arabes unis ont été retirés de la liste noire, signe que la lutte contre le blanchiment peut porter ses fruits.
Et maintenant ? Ce qui va changer à partir de mi-juillet
Sauf opposition du Parlement européen ou du Conseil de l’UE, cette nouvelle liste entrera en vigueur à la mi-juillet. Les banques et entreprises européennes devront alors redoubler de vigilance et renforcer les contrôles sur les fonds en provenance – ou à destination – des pays classés à risque. Pour les particuliers, cela pourra se traduire par des délais supplémentaires sur certaines opérations.
La Commission rappelle que cette surveillance accrue est indispensable pour protéger le système financier européen et éviter que l’argent sale ne vienne s’y infiltrer.