
France's newly-appointed Prime Minister and President of the Democratic Movement (MoDem) party Francois Bayrou speaks during a handover ceremony at the Hotel Matignon in Paris on December 13, 2024. Bayrou, who was appointed nine days after Michel Barnier's government was ousted by parliament in a historic no-confidence vote following a standoff over an austerity budget, has the daunting task of hauling France out of months of political crisis. (Photo by Abdul Saboor / POOL / AFP)
Entre ouverture et tensions, retour sur les points clés dévoilés par le Premier ministre après l’échec du conclave social.
Des avancées pour les femmes… mais pas de retour sur l’âge de départ
Ce jeudi, François Bayrou est monté au créneau pour rassurer sur la réforme des retraites. Trois jours après l’échec du “conclave” réunissant syndicats et patronat, le Premier ministre a tenté de montrer que la concertation continue. “Je suis impressionné par les progrès accomplis”, a-t-il salué, évoquant un “signe d’espoir pour la démocratie sociale”.
Parmi les annonces phares, l’amélioration des retraites pour les femmes ayant élevé des enfants :
- Pour elles, la pension sera désormais calculée sur les 24 meilleures années (au lieu de 25) si elles ont eu un enfant, et sur les 23 meilleures si elles en ont eu deux ou plus.
- Autre coup de pouce : une meilleure prise en compte des trimestres maternité pour un départ anticipé dans le cadre des carrières longues.
L’âge de départ à 64 ans confirmé
C’est LE sujet qui fâche… et qui ne bouge pas. François Bayrou a confirmé : pas question de revenir sur l’âge légal de départ à 64 ans, instauré par la loi Borne en 2023. La CGT et FO avaient d’ailleurs quitté la table des négociations sur ce point. Petit geste tout de même : l’âge de départ à taux plein baissera de 67 à 66 ans et demi.
La question de la pénibilité toujours en suspens
Sur la pénibilité, le dossier reste ouvert. Le Premier ministre l’assure : “un compromis est à portée de main”, même si, à ce stade, patrons et syndicats ne s’entendent que sur la prévention, pas sur la réparation. Les négociations vont se poursuivre dans les jours à venir, sans calendrier précis.
Un rendez-vous décisif à l’automne
François Bayrou a fixé le cap : le gouvernement présentera une démarche législative à l’automne pour intégrer les avancées (ou les compromis) trouvés d’ici là. Si aucun accord n’est trouvé, “le gouvernement prendra ses responsabilités”, promet-il. En clair, des mesures seront inscrites au projet de loi de financement de la Sécurité sociale et soumises au Parlement à l’automne.
La menace de la censure politique plane toujours
Le Parti Socialiste n’a pas tardé à réagir. Malgré la volonté de dialogue affichée par le gouvernement, la motion de censure déposée après l’échec du conclave reste d’actualité. Arthur Delaporte, député socialiste, l’a confirmé : “Les déclarations de François Bayrou ne changent rien à notre volonté.” Du côté du Sénat, Patrick Kanner conseille même au gouvernement de chercher des alliés “républicains” plutôt que de dépendre du bon vouloir du Rassemblement national.
Une chose est sûre : la rentrée sociale et politique s’annonce électrique sur le dossier explosif des retraites.