
L’étude 2025 de l’Institut pour l’Économie et la Paix tire la sonnette d’alarme : la France chute à la 74e place mondiale sur l’échelle de la sécurité.
Une France moins sûre que le Sénégal ou la Jordanie ?
C’est un chiffre qui interpelle. Selon le dernier rapport de l’Institut mondial de la paix (IEP), la France fait désormais partie des mauvais élèves européens en matière de “paix” et de “sécurité”. Classée 74e sur 163 pays, elle se situe derrière des pays comme le Sénégal ou la Jordanie et ne devance, sur le continent, que la Grèce, la Biélorussie et l’Ukraine.
Un classement en net recul, puisque la France occupait la 36e place en 2010. Aujourd’hui, elle se retrouve reléguée au rang de quatrième pays le moins “paisible” d’Europe.
Comment l’IEP mesure la “paix” dans le monde
L’indice mondial de la paix s’appuie sur 23 critères, allant du sentiment de sécurité des habitants à la militarisation du pays, en passant par la participation à des conflits extérieurs.
Concrètement, le rapport s’intéresse aussi bien au taux d’incarcération qu’à l’impact du terrorisme, au nombre de conflits internes, à la présence d’armes nucléaires ou à la vente d’armes à l’étranger.
Sur ces points, la France hérite parfois de la note la plus basse possible : 5 sur 5, pour sa militarisation, son arsenal nucléaire et son engagement dans des conflits hors de ses frontières.
Un recul lié aux attentats et à la politique internationale
Le rapport explique ce déclassement par plusieurs facteurs. D’abord, l’onde de choc des attentats de 2015 continue de se faire sentir, faisant grimper l’indicateur “impact du terrorisme”. Ensuite, la participation de la France à des opérations militaires, notamment son soutien à l’Ukraine, a fait bondir la note sur la “participation à des conflits externes” de 2,9 à 5 en seulement cinq ans.
Même le retour à une relative accalmie pendant les confinements n’a pas permis à la France de remonter dans la catégorie “haut niveau de sécurité”. Tous ses voisins, de l’Allemagne à la Suisse (qui caracole en 4e position mondiale), font aujourd’hui mieux.
Une paix qui se fragmente partout dans le monde
Le constat de l’IEP ne se limite pas à la France. Le think tank évoque une “Grande Fragmentation” de la paix mondiale, marquée par un nombre record de conflits entre États (59 recensés, du jamais vu depuis 1945) et une montée en puissance de la violence globale. La militarisation s’accentue, l’économie mondiale subit de plein fouet le coût des conflits, et le nombre de “pays influents” ne cesse de croître depuis la fin de la guerre froide.
En clair, la France n’est pas la seule à connaître ce recul, mais sa chute brutale dans le classement 2025 attire l’attention sur un phénomène profond : l’émergence d’une nouvelle ère géopolitique, bien plus instable que la précédente.
Reste à voir comment l’Hexagone saura répondre à ces défis, alors que la sécurité et la cohésion sociale s’imposent désormais comme des enjeux majeurs pour les années à venir.