
Une prise en charge à 100 % remise en question pour certains patients en rémission
C’est un sujet qui inquiète de nombreux Français concernés par une affection longue durée (ALD). Le gouvernement et l’Assurance maladie envisagent de revoir en profondeur les conditions de remboursement pour ces patients, notamment ceux considérés comme « en rémission » ou « guéris » de leur pathologie.
Ce qui pourrait bientôt changer pour les patients en ALD
Jusqu’ici, le dispositif ALD garantissait la prise en charge totale (100 %) des soins et traitements liés à la maladie pour près de 14 millions de bénéficiaires. Mais cette sécurité pourrait bien vaciller. Le 3 juillet, le Conseil de la Caisse nationale d’Assurance maladie (Cnam) doit se prononcer sur un projet qui suscite déjà la polémique.
Pourquoi ce tournant ?
- Une explosion des maladies chroniques : D’après la Cnam, si rien ne change, le nombre de bénéficiaires ALD grimpera à 18 millions d’ici 2035, contre 14,1 millions aujourd’hui.
- Un coût qui flambe : En moyenne, la prise en charge d’un patient en ALD coûte 9 560 euros par an à l’Assurance maladie, soit plus de trois fois le coût d’un assuré classique (2 980 euros).
Une prise en charge “plus dynamique” en vue
Concrètement, la réforme viserait à instaurer une « gradation » dans la couverture des frais. Les patients en rémission ou considérés comme guéris (après un cancer ou une pathologie cardiovasculaire par exemple, sans handicap durable) pourraient sortir du régime ALD… et donc ne plus être exonérés des dépenses liées à leur ancienne maladie.
- Retour au régime classique en cas de rémission
- Rétablissement de la prise en charge à 100 % uniquement en cas de rechute ou d’aggravation
Une gestion « plus dynamique » qui permettrait, selon l’Assurance maladie, de freiner la dérive des dépenses publiques.
Des économies… mais à quel prix ?
L’objectif affiché est clair : limiter le déficit de l’Assurance maladie, estimé à 16 milliards d’euros pour 2025, et éviter qu’il ne double d’ici 2030. Mais cette proposition fait déjà grincer des dents du côté des associations de patients, qui redoutent de voir des personnes fragilisées devoir à nouveau avancer ou payer certains frais de santé.
La décision finale devrait tomber lors du vote du Conseil de la Cnam, avant d’être discutée dans le prochain projet de loi de financement de la Sécurité sociale (PLFSS).
Un dossier à suivre de près pour tous les Français concernés par une affection longue durée !