
La fin de l’abattement de 10 % se profile, les seuils à surveiller
Un avantage fiscal menacé dans le futur budget
C’est une mauvaise nouvelle qui se profile pour de nombreux retraités français. Dans le cadre de la préparation du prochain budget, le gouvernement planche sur de nouvelles recettes fiscales, et un vieux coup de pouce accordé aux pensions de retraite est aujourd’hui dans le viseur.
Chaque année, les retraités bénéficient d’un abattement fiscal automatique de 10 % sur le montant de leur pension, un dispositif créé en 1977. Cette réduction d’impôt, largement connue des seniors, permet à beaucoup de rester non-imposables… mais elle pourrait bientôt disparaître.
Pourquoi cette déduction est-elle menacée ?
À l’heure où l’exécutif cherche à combler le déficit public, cet avantage fiscal représente un manque à gagner non négligeable pour l’État : pas moins de 4,6 milliards d’euros par an, selon un rapport récent du Conseil des Prélèvements Obligatoires (CPO). Près de 8,4 millions de retraités en profitent, mais l’étude souligne que près d’un tiers du coût total bénéficie surtout aux ménages les plus aisés.
Plusieurs voix, du Conseil d’orientation des retraites au Medef, en passant par la ministre des Comptes publics Amélie de Montchalin, se sont récemment prononcées en faveur de sa suppression ou d’une remise à plat. L’abattement fiscal serait donc sur la sellette pour la rentrée.
Concrètement, qui serait concerné ?
Si la suppression de cet abattement était votée, certains retraités verraient leur impôt grimper dès la prochaine déclaration. À titre d’exemple :
- Un retraité vivant seul deviendrait imposable en 2025 à partir de 17 069 € de pension annuelle (case 1AS du formulaire fiscal).
- Un couple de retraités serait concerné à partir de 32 202 € cumulés (cases 1AS + 1BS).
Autrement dit, bon nombre de retraités jusque-là exonérés ou faiblement imposés pourraient basculer dans la catégorie des foyers imposables.
D’autres mesures dans le collimateur
Et ce n’est pas tout. Outre la suppression de la déduction de 10 %, le gouvernement réfléchirait aussi à désindexer les pensions de l’inflation ou à revoir à la hausse la Contribution Sociale Généralisée (CSG). Autant de pistes qui pourraient fragiliser un peu plus le pouvoir d’achat des retraités.
Verdict en septembre
Le calendrier s’accélère : le projet de loi de finances 2026 sera présenté dès la rentrée, en septembre. Les retraités sauront alors si cet avantage fiscal, acquis depuis plus de quarante ans, sera maintenu… ou s’il tirera sa révérence au nom de l’équilibre budgétaire.
À suivre : Comment adapter sa stratégie fiscale face à ces changements ?
Restez connectés pour nos prochains décryptages sur la fiscalité des retraités.