
Female nurse with a mask putting on gloves
Plus d’autonomie, plus de rapidité… et enfin la reconnaissance !
Jeudi 19 juin marque une petite révolution dans le monde de la santé : l’Assemblée a voté la fameuse « loi infirmier ». Si vous avez déjà perdu du temps à attendre une ordonnance ou que vous vous êtes demandé pourquoi un infirmier ne pouvait pas vous prescrire un simple pansement, ce texte va probablement changer votre quotidien.
Une reconnaissance historique pour les infirmières et infirmiers
Jusqu’à présent, la profession d’infirmier était souvent considérée comme un simple relais du médecin, sans réel pouvoir de décision. Mais ça, c’était avant. Désormais, les 650 000 infirmiers et infirmières de France (dont 83 % de femmes) vont pouvoir :
- Réaliser des consultations infirmières en toute autonomie
- Établir des prescriptions médicales sur la base de leurs propres diagnostics, sans passer systématiquement par un médecin
- Bénéficier d’une reconnaissance officielle de leur expertise
Comme le souligne Sylvaine Mazaire Tauran, présidente de l’Ordre des infirmiers, « C’est la reconnaissance de l’autonomie de la profession, la possibilité de faire des prescriptions sur la base de diagnostics infirmiers. »
Ce qui va changer pour les patients
Accès aux soins plus rapide
Concrètement, plus besoin de multiplier les allers-retours chez le médecin pour des gestes de la vie courante : pansements pour diabétiques, antalgiques basiques à l’hôpital… Autant d’actes qui nécessitaient jusqu’ici une validation médicale, souvent source de délais inutiles.
Une prise en charge simplifiée
Vous aurez désormais un accès plus direct à l’infirmier pour :
- L’évaluation de la perte d’autonomie d’une personne âgée
- Le suivi des maladies chroniques
- Certaines prescriptions médicales (la liste précise reste à définir par la Haute autorité de santé)
Nouvelles compétences pour les infirmiers
La création d’une spécialité d’infirmier de pratique avancée en santé de l’enfant va aussi ouvrir la voie à de nouveaux accompagnements pour les familles, même si ce changement prendra un peu plus de temps à se déployer.
Reste à attendre les décrets… et la négociation sur les tarifs
Comme souvent, le vote de la loi n’est qu’une étape : il faudra patienter encore quelques mois pour la publication des décrets et des arrêtés, puis les discussions avec la Sécurité sociale pour fixer les tarifs. L’expérience montre que l’administration peut prendre son temps, même sur des dossiers jugés prioritaires comme l’accès aux soins.
Petit rappel : certaines mesures votées en 2023 n’entrent en vigueur qu’au compte-gouttes. Par exemple, l’accès direct aux kinésithérapeutes, prévu par la loi Rist, ne démarre qu’à peine dans vingt départements.