
C’est une inquiétude qui semblait jusque-là lointaine, mais la sonnette d’alarme est bel et bien tirée : selon un rapport tout juste publié par la Cour des comptes, les virements des retraites – et plus largement le versement des prestations sociales – pourraient ne plus être garantis à partir de 2027 si rien ne change dans la gestion des finances sociales.
Le constat est lourd : la dette de la Sécurité sociale explose, et le déficit annuel, estimé à 22 milliards d’euros cette année, ne fait que creuser un trou devenu presque impossible à combler. Pour les retraités et les allocataires, le risque de voir leur pension arriver en retard – ou pire, d’être suspendue – n’a jamais été aussi réel.
Dette sociale : le système arrive à saturation
Jusqu’à présent, la fameuse Cades (caisse d’amortissement de la dette sociale) avait pour mission de gérer et d’amortir l’endettement généré par le déficit de la Sécurité sociale. Mais depuis l’an dernier, la Cades a atteint sa limite d’endettement : elle ne peut plus emprunter davantage pour éponger le déficit.
Le relais passe donc à l’Acoss, l’Agence centrale des organismes de Sécurité sociale. Problème : l’Acoss n’est pas taillée pour porter une dette à moyen ou long terme. Sa mission, à la base, c’est d’assurer la trésorerie du système social, pas de financer durablement un gouffre financier.
Or, l’Acoss doit aujourd’hui emprunter sur des marchés financiers qui pourraient bientôt ne plus suivre. Résultat : une crise de liquidités n’est plus un scénario théorique, mais un risque identifié. Et la Cour des comptes va plus loin : un « défaut de paiement » pourrait survenir dès 2027, mettant en péril le versement des retraites et des aides sociales.
Quelles solutions pour éviter le scénario catastrophe ?
Face à cette impasse, le gouvernement doit agir vite. Un plan d’économies d’au moins 40 milliards d’euros est attendu d’ici la mi-juillet. Plusieurs pistes sont déjà sur la table :
- Mise en place d’une TVA sociale
- Suppression de certaines niches fiscales
- Réductions de dépenses dans la fonction publique
Mais le défi est immense et la population, en particulier les retraités, redoute de faire les frais de mesures drastiques.
Une alerte à prendre au sérieux
Pour l’instant, rien n’est joué. Mais la Cour des comptes est claire : si rien ne change, la situation pourrait rapidement devenir « hors de contrôle », avec des conséquences directes pour des millions de Français.
La question n’est plus seulement de combler les déficits, mais d’assurer l’avenir des retraites et du système social.
La balle est dans le camp du gouvernement… et le compte à rebours est lancé.