
©TERESA SUAREZ/EPA/MAXPPP - epa11565320 French far right party Rassemblement National (RN) leader at the National Assembly Marine Le Pen speaks to the media after a meeting hosted by French president with leaders of the parliamentary groups at Elysee Palace in Paris, France, 26 August 2024. Last Friday, on 23 August, the French President started different consultations with leaders of political groups represented in the National Assembly to appoint a new prime minister after the resignation of Gabriel Attal's government on 16 July. EPA-EFE/TERESA SUAREZ (MaxPPP TagID: maxnewsfrfive768145.jpg) [Photo via MaxPPP]
La nouvelle est tombée ce mercredi 4 juin, provoquant une onde de choc dans le paysage politique français. Le tribunal administratif de Lille a officiellement retiré à Marine Le Pen son mandat de conseillère départementale du Pas-de-Calais, une décision attendue depuis sa condamnation à une peine d’inéligibilité immédiate en mars dernier. L’ancienne candidate à la présidentielle se retrouve ainsi déchue de l’un de ses ancrages locaux majeurs.
Un mandat suspendu après une condamnation retentissante
Tout remonte à la fin mars, lorsque Marine Le Pen avait été reconnue coupable de détournement de fonds publics dans l’affaire des assistants d’eurodéputés du Rassemblement National. La sanction avait été lourde : cinq ans d’inéligibilité, assortis de quatre ans d’emprisonnement dont deux fermes. Même si elle avait pu conserver son siège de députée grâce à une subtilité juridique, son mandat local était en sursis. Elle avait d’ailleurs contesté sa “démission d’office” en mai, tentant de retarder l’inévitable.
Mais la justice a été claire : selon le code électoral, le préfet n’avait pas d’autre choix que de la déclarer démissionnaire d’office dès lors qu’un jugement pénal avec exécution provisoire était rendu.
Une décision qui marque une étape, mais pas la fin de la bataille
Marine Le Pen ne compte toutefois pas en rester là. Elle a déjà annoncé son intention de faire appel de cette décision qui, pour l’instant, l’écarte de la scène politique départementale. Reste à savoir si cette démarche portera ses fruits – la réponse ne tombera qu’à l’été 2026, date à laquelle la justice devra définitivement trancher sur son sort.
L’ombre du procès européen plane toujours
Rappelons que le dossier à l’origine de cette sanction porte sur un système de financement illégal, qui aurait permis de salarier des membres du parti avec de l’argent public européen, entre 2004 et 2016. Selon le tribunal correctionnel de Paris, Marine Le Pen était “au cœur” de ce montage, impliquant au total près de 4,4 millions d’euros.
Un nouveau coup dur pour la cheffe de file du Rassemblement National, dont l’avenir politique reste désormais suspendu à la décision des juges… et à la patience de ses soutiens.