
Combien reste-t-il dans votre poche à la fin du mois après impôts et cotisations ? La question mérite d’être posée, tant les différences entre les pays européens peuvent être marquées. Car derrière les chiffres bruts annoncés par les employeurs, ce qui compte vraiment, c’est le net, ce que vous pouvez réellement dépenser.
Une Europe à plusieurs vitesses fiscales
Ce fossé entre brut et net s’explique par les politiques fiscales, les systèmes de sécurité sociale, et les aides versées aux familles. Pour mieux comprendre la réalité des salaires européens, Euronews a analysé les données de 2024 selon trois profils types : un célibataire sans enfant, un couple avec un seul revenu et deux enfants, et un couple avec deux salaires et deux enfants.
Célibataire sans enfant : un net qui s’effrite vite
En moyenne dans l’UE, un célibataire sans enfant conserve 68,6 % de son salaire brut. En Belgique, ce taux chute à 60,3 %, alors qu’à Chypre, il grimpe à 84,4 %. La France se situe dans la moyenne haute avec 71,9 %, quand l’Italie plafonne à 69,6 %.
Les pays où les travailleurs s’en sortent le mieux ? La Suisse, l’Estonie, l’Espagne ou encore la Bulgarie, où le salaire net représente plus de 75 % du brut.
Famille à un seul salaire : les aides changent la donne
Là où ça devient intéressant, c’est pour les familles avec enfants. Dans un foyer où un seul parent travaille et où deux enfants sont à charge, le net grimpe en moyenne à 82,6 % du brut dans l’UE.
Et dans certains pays comme la Slovaquie (107,1 %) ou la Pologne (102,5 %), les aides sont telles que le revenu net dépasse même le brut ! Cela s’explique par des politiques sociales très incitatives, où allocations et crédits d’impôts renversent la tendance.
Couple à deux revenus : retour à la moyenne
Pour les couples à deux salaires avec deux enfants, l’effet des aides s’amenuise. Le taux net moyen redescend à 73,6 %.
La Slovaquie reste en tête avec 88,9 %, tandis que la Belgique ferme la marche à 65,8 %. En France, les aides sont bien présentes mais pas suffisamment puissantes pour créer un véritable effet de levier sur le net disponible.
Les salaires réels : entre 11 000 et 178 000 euros par an
Si l’on regarde les chiffres concrets, un célibataire français touche en moyenne 29 573 euros nets par an, sur un brut de 43 105 euros.
À l’autre extrême, la Suisse dépasse les 85 000 euros nets annuels pour un célibataire, et frôle les 180 000 euros nets pour un couple à deux revenus avec enfants. A contrario, la Turquie ou la Bulgarie ferment la marche avec des salaires nets annuels inférieurs à 12 000 euros.
L’Europe reste marquée par de fortes inégalités salariales, malgré une harmonisation partielle des politiques sociales. Mais au moins, on sait aujourd’hui où le salaire brut tient vraiment ses promesses.