
France's newly-appointed Prime Minister and President of the Democratic Movement (MoDem) party Francois Bayrou speaks during a handover ceremony at the Hotel Matignon in Paris on December 13, 2024. Bayrou, who was appointed nine days after Michel Barnier's government was ousted by parliament in a historic no-confidence vote following a standoff over an austerity budget, has the daunting task of hauling France out of months of political crisis. (Photo by Abdul Saboor / POOL / AFP)
François Bayrou ne fait plus de mystère : l’heure est au redressement budgétaire. Ce mardi matin, au micro de RMC et BFMTV, le Premier ministre a confirmé qu’un plan d’effort collectif allait être proposé dès juillet, avec une seule certitude : tout le monde sera concerné.
Un appel au sursaut collectif pour sortir du rouge
« Il va falloir que chacun mette la main à la pâte », a résumé François Bayrou, qui entend présenter aux Français un plan pluriannuel pour rééquilibrer les finances publiques. L’idée : étaler l’effort sur trois à quatre ans, avec un objectif clair – éviter que la France ne s’enfonce encore un peu plus dans ce qu’il appelle lui-même une “montagne de dettes”.
Sans entrer dans les détails, il a insisté sur la nécessité de ne pas cibler une catégorie de citoyens en particulier. Traduction : tout le monde devra participer, même si l’exécutif promet un effort « aussi juste que possible ».
Un pays surendetté et moins productif que ses voisins
Ce cri d’alerte, François Bayrou le martèle depuis plusieurs mois. Il accuse les gouvernements passés – tous bords politiques confondus – d’avoir trop longtemps fermé les yeux sur les déficits. Résultat selon lui : un niveau de dette record, et une économie qui tourne au ralenti.
Il va même plus loin, affirmant que « la France ne produit pas autant que ses voisins ». Pour éviter de nouvelles dérives, il appelle à une prise de conscience collective et n’écarte pas l’idée d’un référendum sur ce plan de redressement. Une option déjà évoquée par Emmanuel Macron, qui avait répondu « pourquoi pas » début mai.
La TVA sociale de retour dans le débat ?
Autre sujet délicat remis sur la table par François Bayrou : la fameuse “TVA sociale”. Ce mécanisme, instauré puis rapidement abrogé en 2012, vise à alléger les charges qui pèsent sur le travail en les compensant par une hausse de la TVA. Un transfert de charge qui, selon lui, mérite d’être débattu à nouveau.
Il souhaite que ce sujet soit pris en main directement par les partenaires sociaux – syndicats, patronat, représentants des salariés. Car selon lui, le travail en France « n’est pas récompensé à sa juste valeur », et il est temps de repenser en profondeur le financement du modèle social français.
Une conférence sociale annoncée, 40 milliards à trouver
Dans la foulée de ces annonces, Emmanuel Macron a confirmé sur TF1 vouloir organiser rapidement une conférence sociale sur les modes de financement du système social français. Le chef de l’État juge que celui-ci repose encore « beaucoup trop sur le travail ».
Le gouvernement, de son côté, est déjà lancé dans une course contre la montre : trouver 40 milliards d’euros d’économies pour boucler le budget de l’an prochain. Un chiffre colossal qui ne pourra, selon François Bayrou, être atteint sans une mobilisation générale.