
Fini la tolérance : la RATP serre la vis contre la fraude dans les transports franciliens. À partir du 2 juin 2025, voyager sans titre de transport coûtera bien plus cher.
La RATP passe à l’action. À compter du dimanche 2 juin, les amendes pour absence de ticket dans les transports en commun parisiens vont grimper de façon significative. Le montant passera de 50 à 70 euros, une mesure qui s’inscrit dans le cadre d’un plan global de lutte contre la fraude, annoncé en mars dernier.
Pourquoi cette hausse soudaine ?
Selon la RATP, les amendes actuelles étaient trop peu dissuasives. Résultat : la fraude continue de peser lourd sur les finances du réseau. On parle ici de 700 millions d’euros de manque à gagner chaque année, rien qu’en Île-de-France. Une somme colossale, que Valérie Pécresse, présidente d’Île-de-France Mobilités (IDFM), a comparée au coût de deux lignes de tramway par an.
Jean Castex, PDG de la RATP, justifie cette hausse en rappelant que les sanctions françaises sont parmi les plus basses d’Europe. Il est donc temps, selon lui, de se mettre au niveau et de mettre un vrai coup d’arrêt aux petits malins qui voyagent sans payer.
Ce qui change à partir du 2 juin
Dès le 2 juin, voici à quoi s’attendre pour les fraudeurs :
- Voyage sans ticket : l’amende passe de 50 € à 70 € (si elle est réglée immédiatement auprès du contrôleur).
- Abonnement Navigo non validé dans un tram ou un bus : le montant grimpe de 10 € à 15 €.
- Si l’amende n’est pas payée sur place, une majoration de 50 € s’ajoute, portant l’addition totale à 120 € pour un simple oubli ou une fraude volontaire.
Un plan plus large pour traquer les resquilleurs
Cette hausse s’inscrit dans un dispositif bien plus large, piloté par IDFM, pour renforcer la lutte contre la fraude. En plus de l’augmentation des amendes, la RATP prévoit :
- Des opérations de « contrôle continu » dans les gares, stations de métro et tramway.
- Un renforcement de la présence des contrôleurs, avec des équipes plus visibles, et plus mobiles.
- Une meilleure coordination avec les agents de sécurité pour éviter les échappatoires.
L’objectif est clair : rendre la fraude moins facile, moins rentable et surtout plus risquée.
Et pour les usagers honnêtes ?
Ce tour de vis n’a pas pour seul but de sanctionner. Il vise aussi à rétablir une forme d’équité. Comme l’a rappelé la RATP, ceux qui paient chaque mois leur abonnement ou leur ticket subissent directement les effets de la fraude : moins de moyens pour investir, moderniser ou améliorer les lignes.
En clair : les fraudeurs ne volent pas que la RATP, ils pénalisent aussi les usagers qui respectent les règles.
Une mesure qui divise… mais qui s’impose
Évidemment, cette hausse d’amende fait déjà débat. Certains y voient un moyen de faire payer encore les plus précaires, d’autres saluent une mesure nécessaire pour protéger l’investissement public.
Mais une chose est sûre : à partir du 2 juin, il faudra y penser à deux fois avant de monter dans un métro ou un tram sans valider son titre de transport. Le “petit risque” à 50 € devient une erreur à 70 €, voire plus. Et cette fois, la RATP semble bien décidée à ne plus laisser passer.