
Un retour sur scène avec des propositions chocs
Depuis qu’il a quitté Matignon, Gabriel Attal n’a pas disparu du paysage politique. Bien au contraire. À la tête du parti Renaissance, l’ancien Premier ministre s’apprête à remettre la question de la laïcité et de la lutte contre l’islamisme au cœur du débat public. Ce lundi 26 mai, lors d’une convention organisée par son parti sur les sujets régaliens, il dévoilera une série de propositions qui font déjà réagir.
Parmi elles, une mesure symboliquement forte : l’interdiction du port du voile pour les mineures de moins de 15 ans dans l’espace public. Une annonce qui s’inscrit dans une volonté assumée de durcir la législation autour de ce qu’il considère comme des atteintes aux principes républicains.
Interdire le voile pour les jeunes filles de moins de 15 ans
Gabriel Attal ne s’en cache pas : il veut fixer des limites claires. Pour lui, le port du voile par des mineures très jeunes n’est pas un simple choix personnel, mais une question de société. Il s’agit, selon son entourage, d’une atteinte à l’égalité entre les sexes et à la protection de l’enfance. L’interdiction du voile dans l’espace public avant 15 ans serait donc un signal fort, une manière de dire que la République pose un cadre, même en dehors de l’école.
Un délit de contrainte pour responsabiliser les parents
Mais l’ancien Premier ministre veut aller plus loin. Il propose aussi la création d’un délit spécifique pour sanctionner les parents qui forceraient leurs filles à porter le voile. L’idée ? Mettre un terme aux pressions familiales ou communautaires exercées sur certaines jeunes filles. “Forcer une femme à se couvrir, c’est une forme d’emprise, une négation de sa liberté et de sa dignité”, confie un proche de Gabriel Attal.
Ce délit, s’il est adopté, viserait à faire porter la responsabilité directement sur les adultes, tout en protégeant davantage les mineures. Une proposition qui risque de faire débat, mais qui s’inscrit dans une volonté de “protéger les plus vulnérables contre les logiques d’enfermement”.
Vers une nouvelle loi séparatisme ?
Autre point central du projet défendu par Gabriel Attal : la création d’une deuxième loi “séparatisme”, qu’il propose de nommer “loi contre l’entrisme islamiste”. L’objectif ? Donner à l’État les moyens d’agir plus rapidement et plus fermement contre les discours religieux radicaux qui s’installent dans certains quartiers, en ligne ou dans la vie quotidienne.
Selon les proches de l’ancien chef du gouvernement, les maires et acteurs de terrain demandent des outils plus efficaces. Et ce texte permettrait notamment de compléter le délit de séparatisme par un délit de communautarisme, ciblant ceux qui incitent à refuser les lois de la République au nom d’une identité religieuse.
Une ligne dure assumée depuis Matignon
Gabriel Attal n’a jamais caché sa position sur ces questions. Lorsqu’il était Premier ministre, il avait déjà marqué les esprits en interdisant le port de l’abaya à l’école, qu’il présentait comme un symbole religieux incompatible avec le principe de laïcité scolaire.
Il dénonçait également un “entrisme islamiste” dans certaines écoles, où, selon ses mots, “les préceptes de la charia prennent parfois le dessus sur les règles de la République”. Ces constats l’avaient conduit à commander un rapport sur la présence des Frères musulmans en France, remis récemment à l’Élysée, et qui évoque une progression visible du port du voile et de l’abaya chez les jeunes filles.
Un débat relancé, des réactions attendues
Ces annonces ne manqueront pas de raviver les tensions autour de la laïcité, de la liberté religieuse et de l’intégration. Pour certains, elles s’inscrivent dans une lignée claire de défense des principes républicains. Pour d’autres, elles risquent d’alimenter la stigmatisation et de nourrir des clivages déjà profonds.
Quoi qu’il en soit, Gabriel Attal fait le choix de poser des mots et des lois sur une question sensible, là où d’autres préfèrent contourner le sujet. Reste à voir si son parti et l’exécutif actuel le suivront, ou si ces propositions resteront, pour l’instant, dans le tiroir des idées non appliquées.