
Crédit photo : Bertrand Guay Agence France-Presse
Après plus de trois mois sous surveillance électronique, Nicolas Sarkozy a obtenu sa libération conditionnelle. Une décision attendue, autorisée par la loi, mais qui ne signifie pas pour autant la fin de ses ennuis judiciaires.
Une peine purgée… sous conditions
Depuis le 7 février dernier, l’ancien président de la République portait un bracelet électronique, conséquence directe de sa condamnation à un an de prison ferme dans l’affaire dite des écoutes. Mais ce mercredi 15 mai, le dispositif a été retiré, après une décision du juge de l’application des peines (JAP) en date du 12 mai.
Âgé de 70 ans, Nicolas Sarkozy a pu bénéficier d’un allègement de peine anticipé, ce que la loi permet pour les personnes âgées dans certaines conditions. Selon le parquet de Paris, il avait officiellement demandé cette libération conditionnelle le 16 avril, soit moins de trois mois après le début de sa peine. Le feu vert a donc été donné rapidement, et son bracelet a été retiré en toute discrétion.
Pas une liberté totale, mais un assouplissement
Cette nouvelle phase n’est pas synonyme de liberté totale. Désormais en libération conditionnelle, l’ancien chef de l’État doit encore se plier à plusieurs règles : il doit obtenir l’autorisation du juge pour tout déplacement à l’étranger ou pour s’absenter plus de quinze jours, se rendre à toutes les convocations judiciaires, et accepter les visites de l’administration pénitentiaire.
Me Jacqueline Laffont-Haïk, son avocate, a confirmé l’information dans un communiqué :
« Cette mesure, qui aurait pu être prononcée dès le premier jour, est strictement conforme à la loi et à la jurisprudence. »
Selon son entourage, Nicolas Sarkozy est désormais de retour dans ses bureaux parisiens, reprenant une activité plus classique, mais toujours sous surveillance judiciaire.
Une fin de peine discrète, une actualité judiciaire encore chargée
Ce retrait du bracelet intervient dans un contexte bien particulier. Depuis le mois de février, Nicolas Sarkozy assistait aussi à son procès dans l’affaire libyenne, qui s’est achevé le 8 avril après trois mois d’audiences. Il bénéficiait déjà, certains jours, d’un aménagement de ses horaires pour pouvoir s’y rendre.
Mais loin de tourner la page, l’ancien président reste au cœur d’un autre dossier judiciaire d’envergure. Dans ce procès, il est soupçonné d’avoir sollicité — via ses proches — des financements occultes de la part du régime de Mouammar Kadhafi pour sa campagne présidentielle de 2007. Le verdict est attendu pour le 25 septembre.