Emmanuel Macron espérait redonner un second souffle à sa présidence lors de son passage très attendu sur TF1. Mais selon les sondages, les Français sont loin d’avoir été convaincus. Entre scepticisme, fatigue et rejet massif d’un éventuel retour en 2032, la défiance reste bien ancrée.
Un exercice de communication qui tombe à plat
Ce mardi 13 mai, le président était l’invité d’une émission spéciale diffusée en prime time. Trois heures d’échange, un format long censé permettre au chef de l’État de renouer avec les Français, de clarifier sa ligne et de projeter des réponses concrètes aux grands défis du pays.
Mais selon deux enquêtes d’opinion, menées par Odoxa-Backbone Consulting pour Le Figaro et BVA XSight pour RTL, le message n’est pas passé.
71 % des Français estiment négatif le bilan d’Emmanuel Macron après huit années à l’Élysée, une désapprobation en hausse de 19 points depuis 2022. Sa tentative de reprise de contrôle n’a visiblement pas suffi à regagner la confiance d’une opinion publique désabusée.
Une parole présidentielle qui lasse
Du côté des téléspectateurs, l’émission n’a pas fait mouche : 32 % de ceux qui l’ont regardée se disent « déçus », et 17 % vont jusqu’à exprimer leur mécontentement. Pour ceux qui en ont simplement entendu parler, l’impact est tout aussi limité.
La cote de popularité du président chute de trois points, à 27 %, effaçant les gains réalisés en début d’année. Selon RTL, ce recul confirme que la stratégie de reconquête n’a pas pris, malgré un regain d’activisme ces derniers mois.
Des promesses de référendum jugées peu crédibles
L’un des grands axes évoqués par Emmanuel Macron lors de son intervention est la possibilité de consulter les Français par référendum sur des sujets majeurs, économiques ou sociaux. Une idée qui plaît en théorie : 68 % des sondés se disent favorables à cette démarche.
Mais dans les faits, seulement 36 % croient qu’il tiendra réellement cette promesse. Un chiffre en nette baisse : ils étaient encore 58 % en janvier à lui accorder ce crédit. Pour Erwan Lestrohan, directeur conseil chez Odoxa, « l’attente démocratique est forte, mais la confiance, elle, s’effondre ».
2032 ? Une perspective largement rejetée
Emmanuel Macron a refusé d’écarter l’idée d’un retour en 2032, une fois la limite des deux mandats consécutifs dépassée. Une réponse ambiguë, qui relance les spéculations, mais n’emballe clairement pas l’opinion.
D’après le sondage Odoxa/Le Figaro, 84 % des Français ne souhaitent pas qu’il tente un retour, même si 39 % pensent qu’il le fera. Pour beaucoup, cette perspective est perçue comme une volonté de s’accrocher au pouvoir, malgré l’usure ressentie dans l’opinion.
Quel rôle pour Macron d’ici 2027 ? Les Français sont partagés
Alors qu’il ne peut plus se représenter en 2027, le président est confronté à une question stratégique : que faire de ces deux dernières années ? Pour la moitié des Français, il devrait se recentrer sur les affaires internationales et les dossiers régaliens. L’autre moitié souhaite qu’il reste pleinement engagé sur les problématiques nationales.
Mais une chose semble claire : les marges de manœuvre politiques d’Emmanuel Macron sont désormais étroites. Et si ce rendez-vous télévisé avait pour but de redonner de l’élan, il pourrait bien avoir acté une fracture plus profonde encore avec une grande partie de la population.
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