
Une nouvelle dépression secoue le sud de l’Europe… et la météo française n’en sort pas tout à fait indemne
Elle s’appelle Inès. Et même si son nom évoque plus une douceur printanière qu’un déluge, cette tempête venue du sud ne compte pas faire dans la discrétion. Venue d’Afrique du Nord, elle s’apprête à frapper l’Italie de plein fouet, avec en ligne de mire la Calabre et la Sicile, où des pluies diluviennes sont attendues ce jeudi 15 mai. Certaines écoles ont même préféré fermer leurs portes par précaution.
Mais Inès ne s’arrête pas là. En marge de son passage, elle pourrait déstabiliser la météo dans le sud-est de la France, notamment en Provence-Alpes-Côte d’Azur, dès le lendemain.
Un vendredi sous tension dans le sud-est de la France
Pas d’inquiétude pour la majorité du pays : le soleil dominera encore largement ce jeudi et vendredi. Mais dans le sud-est, la vigilance est de mise. Météo-France prévoit des averses orageuses, localement intenses, en fin d’après-midi ce vendredi 16 mai, surtout le long du littoral méditerranéen.
En cause : la proximité de la dépression italienne, qui va provoquer de l’instabilité dans l’atmosphère, malgré la présence toujours bien ancrée d’un anticyclone entre l’Écosse et l’Islande, garant du beau temps ailleurs.
Un week-end encore calme… mais le répit sera de courte durée
Pour le reste de la France, le beau temps tiendra bon jusqu’à dimanche, même si le mistral et la tramontane s’inviteront comme souvent dans le Sud. Le nord du pays, quant à lui, reste sous l’influence d’un vent frais venu du nord-est, mais le ciel restera dégagé.
Mais à partir de samedi soir, les choses se gâtent. Une nouvelle dépression venue du nord de l’Espagne va remonter vers la France et relancer une séquence d’orages et d’averses sur la moitié sud à partir du lundi 19 mai, jusqu’au mercredi 21. Le ciel s’annonce donc plus mouvementé à partir du début de semaine prochaine.
Un schéma météo qui se répète… et un sud qui trinque encore
Ce scénario d’instabilité persistante dans le sud n’est pas nouveau. Il est alimenté depuis des semaines par un blocage en altitude. L’explication ? Un anticyclone quasi-stationnaire au-dessus des îles Britanniques, qui empêche les perturbations de s’évacuer vers le nord. Résultat : elles sont renvoyées vers le bassin méditerranéen, où elles peuvent prendre de l’ampleur.
Et dans le cas d’Inès, la situation est encore accentuée par une mer Méditerranée anormalement chaude, avec des températures de surface supérieures de 1,5 à 2 °C par rapport aux normales de saison. Ce cocktail explosif génère une masse d’air humide et instable, propice à des pluies intenses et durables, surtout lorsqu’elle bute sur les reliefs du sud de l’Italie ou du sud-est français.
Des cumuls de pluie records attendus en Italie, la France sous surveillance
En Sicile et en Calabre, jusqu’à 200 mm de pluie pourraient tomber localement en 24 à 48 heures. Des chiffres élevés pour la saison, qui font craindre des crues soudaines ou des glissements de terrain dans les zones les plus exposées.
En France, les cumuls seront moindres mais à surveiller, surtout dans les zones sensibles du sud-est déjà bien arrosées ces dernières semaines. Depuis février 2025, le pays vit une météo à deux vitesses : le sud croule sous les averses, tandis que le nord est en déficit flagrant de pluie.
À Dunkerque, par exemple, pas une goutte de pluie enregistrée depuis le début du mois de mai. Un contraste saisissant avec le sud-est où les sols saturés n’absorbent plus rien, rendant chaque épisode orageux potentiellement problématique.