
epa12097782 France's President Emmanuel Macron looks on on the set during his guest appearance on a special program of the French channel TF1 in Saint-Denis, France, 13 May 2025. EPA/LUDOVIC MARIN / POOL (MaxPPP TagID: epaliveeight256925.jpg) [Photo via MaxPPP]
Et s’il revenait ? La question semblait encore improbable il y a quelques mois. Et pourtant, Emmanuel Macron n’exclut plus rien. Ce mardi 13 mai, au cours d’une grande émission diffusée en prime time sur TF1, le chef de l’État a passé plus de trois heures à répondre aux Français et à leurs préoccupations. Et en toute fin d’émission, une question un peu plus personnelle a fini par tomber : a-t-il envie de se représenter à la présidentielle de 2032 ?
Une réponse floue… mais qui dit beaucoup
La réponse du président n’a surpris personne, mais elle n’a pas manqué d’éveiller les interprétations :
« Quand j’aurai fini mon mandat, je réfléchirai à la suite. À ce moment-là, je pourrai vous répondre. » Avant d’ajouter : « Je me bats chaque jour pour notre pays. Mon seul objectif, c’est d’aller au bout de ce mandat. »
Autrement dit, rien n’est décidé officiellement, mais rien n’est exclu non plus. Une formule habile, typique de la communication d’un président qui veut rester maître du timing sans trop en dire… tout en semant un doute volontaire.
Ce que dit (et ne dit pas) la Constitution
Officiellement, un président de la République ne peut pas exercer plus de deux mandats consécutifs. Macron, réélu en 2022, ne pourra donc pas se représenter en 2027. Mais rien, dans la Constitution, ne l’empêche de revenir après une alternance, comme l’avait déjà fait Vladimir Poutine en Russie, ou Lula au Brésil.
Des juristes s’accordent à dire que la manœuvre serait légalement possible, même si elle pourrait aller à l’encontre de l’esprit de la Constitution. Ce flou juridique ouvre donc une brèche. Et à écouter Emmanuel Macron, l’idée ne lui semble pas si saugrenue.
Une petite phrase qui en dit long
En réalité, le chef de l’État avait déjà laissé entrevoir son agacement vis-à-vis de cette règle des deux mandats consécutifs. Lors d’une réunion à huis clos avec des chefs de partis, à Saint-Denis, à l’été 2023, il aurait déclaré que la limitation constitutionnelle était une « funeste connerie ». Des mots forts, jamais démentis officiellement, et qui résonnent aujourd’hui avec un tout autre relief.
Un possible retour… mais dans quelles conditions ?
Si Emmanuel Macron nourrit l’idée d’un futur retour, rien ne dit dans quelles conditions cela pourrait se faire. Quel serait l’état du pays en 2032 ? Quel serait l’équilibre politique après son départ ? Et surtout : les Français seraient-ils prêts à lui redonner les clés de l’Élysée après une pause ?
D’ici là, bien des choses peuvent évoluer. Mais une chose est sûre : le président ne ferme pas la porte. Et dans un paysage politique où peu de figures semblent émerger clairement pour la suite, la simple idée d’un retour reste un scénario que Macron entretient.