
Un mouchoir en papier, une photo anodine… et une rumeur grotesque. L’Élysée réagit fermement face à une fake news qui enfle sur les réseaux sociaux.
Il aura suffi d’une simple photo prise dans un train de nuit pour que l’imagination de certains internautes s’emballe. En marge du déplacement historique d’Emmanuel Macron à Kiev, une rumeur invraisemblable a circulé ce week-end : le président français aurait transporté de la cocaïne… dans un train diplomatique. À l’origine de cette théorie farfelue ? Un banal mouchoir en papier.
Une image, mille délires
La scène, capturée dans une atmosphère détendue, montre Emmanuel Macron en pleine discussion avec ses homologues britannique et allemand. Sur la table, à côté d’eux, un simple mouchoir blanc. Il n’en fallait pas plus pour que certains internautes y voient un sachet suspect.
La photo, partagée à grande vitesse sur les réseaux sociaux, a été rapidement récupérée par les habitués des complots, qui ont tenté d’accréditer l’idée d’un transport de drogue, accusant même le chef de l’État d’être directement impliqué. Une intox qui a fait réagir l’Élysée sans tarder.
Une réponse claire (et piquante) de l’Élysée
Face à cette désinformation, la présidence française n’a pas mâché ses mots. Dans un message publié sur X (anciennement Twitter), elle a dénoncé avec fermeté ce qu’elle qualifie de « manipulation grossière ».
« Quand l’unité européenne devient gênante, la désinformation va jusqu’à faire passer un simple mouchoir en papier pour de la drogue », a écrit l’Élysée.
« Ces fausses nouvelles sont propagées par les ennemis de la France, tant à l’étranger qu’à l’intérieur du pays. Nous devons rester vigilants face à toute manipulation. »
Et pour faire passer le message avec un brin d’ironie, le tweet s’est conclu par deux phrases très claires :
« Ceci est un mouchoir pour nettoyer ton nez. »
« Ceci est l’unité européenne pour apporter la paix. »
Derrière l’anecdote, une opération diplomatique majeure
Au-delà de la polémique ridicule, ce voyage en Ukraine avait une portée diplomatique forte. Emmanuel Macron, accompagné du Premier ministre britannique Keir Starmer, du chancelier allemand Friedrich Merz, puis du chef du gouvernement polonais Donald Tusk, s’est rendu à Kiev dans la nuit de vendredi à samedi.
Objectif affiché : réclamer un cessez-le-feu de 30 jours du côté russe et affirmer le soutien européen à l’Ukraine, dans un contexte où les discussions avec les États-Unis deviennent de plus en plus stratégiques. Cette visite intervient alors que les ministres européens des Affaires étrangères se retrouvent à Londres pour une réunion décisive autour du conflit.
Une rumeur révélatrice
Cette affaire de « mouchoir » dit beaucoup sur l’état des réseaux sociaux aujourd’hui. Une image sortie de son contexte peut devenir, en quelques heures, le terreau d’accusations absurdes. Elle rappelle aussi que les figures politiques — et en particulier celles engagées dans des dossiers sensibles comme la guerre en Ukraine — sont régulièrement la cible de campagnes de désinformation, parfois orchestrées de l’étranger.