
Si vous trouvez déjà qu’il y a trop de radars sur les routes françaises, accrochez-vous : ce n’est que le début. Dès 2026, des milliers de nouveaux dispositifs vont faire leur apparition un peu partout dans le pays selon journaldunet, et cette fois, ce ne sera plus uniquement l’État aux commandes.
Ce qui change avec la loi 3DS
À l’origine de cette future explosion du nombre de radars, il y a une loi votée en février 2022. Connue sous le nom de loi 3DS (pour différenciation, décentralisation, déconcentration et simplification), elle donne plus de pouvoir aux collectivités locales, notamment en matière de sécurité routière.
Jusqu’ici, seul l’État pouvait décider d’installer un radar automatique. Mais à partir de maintenant, les départements, les métropoles, les régions ou les villes pourront aussi le faire, à condition d’obtenir le feu vert du préfet.
Un déploiement massif prévu dès 2026
Selon l’Union des Groupements d’Achats Publics (UGAP), qui pilote ce nouveau marché, entre 3 000 et 5 000 radars pourraient être installés dans les prochaines années. Si les collectivités se montrent frileuses, la Délégation à la sécurité routière prendra le relais pour compléter les installations.
Ce plan pourrait faire grimper de 20 % par an le nombre de radars, soit environ 1 000 nouveaux dispositifs déployés chaque année. C’est dix fois plus rapide que le rythme d’installation actuel. Et à ce jour, la France compte déjà près de 4 750 radars sur son territoire.
Des radars nouvelle génération
Ces nouveaux équipements ne seront pas de simples contrôleurs de vitesse. Il s’agira de radars doubles, capables de flasher à la fois les excès de vitesse et les franchissements de feux rouges. Ils viendront s’ajouter aux radars existants, sans les remplacer.
Le déploiement suivra un calendrier précis : les appels d’offres ont été lancés en avril 2024, et les premières commandes devraient arriver au second semestre 2026, après une phase de test.
Des amendes… mais pas de bénéfices pour les collectivités
Contrairement à ce qu’on pourrait croire, les collectivités ne toucheront pas un centime des amendes récoltées. Tout ira dans les caisses de l’État. En revanche, elles devront payer le service, puisque le marché public repose sur un système de prestation. Autrement dit, elles ne deviennent pas propriétaires des radars, mais paient pour leur installation, leur entretien et leur retrait à la fin du contrat.
Des doutes sur l’efficacité du dispositif
Dans son rapport, la Cour des comptes ne remet pas en cause l’intérêt du dispositif, mais s’interroge sur son efficacité réelle. D’un côté, elle reconnaît que les radars rapportent gros. De l’autre, elle souligne un « taux de recouvrement des amendes perfectible » et une acceptabilité sociale faible. Comprenez : ça risque de grincer des dents.
Autre souci pointé : les actes de vandalisme, de plus en plus fréquents contre les radars. La Cour recommande donc que ce déploiement massif s’accompagne d’un vrai travail de fond, notamment pour améliorer le recouvrement des amendes et éviter que les équipements ne soient rapidement hors service.
Ce qu’il faut retenir
La France s’apprête à vivre une vraie révolution sur ses routes. D’ici quelques années, les radars pourraient devenir encore plus omniprésents, installés par les collectivités elles-mêmes, avec un rythme d’installation jamais vu jusqu’ici.
Une mesure qui vise à renforcer la sécurité routière, mais qui soulève déjà beaucoup de questions sur son efficacité, sa légitimité… et son impact sur le portefeuille des automobilistes.