
Et si une nouvelle contribution voyait le jour pour financer les services publics ? C’est l’idée avancée par François Rebsamen, ministre de l’Aménagement du territoire, face au casse-tête budgétaire que traversent de nombreuses collectivités locales.
Depuis la suppression progressive de la taxe d’habitation, les communes tirent la langue. Pour compenser cette perte sèche dans leurs budgets, le gouvernement commence à évoquer une piste qui risque de faire parler d’elle : instaurer une nouvelle contribution locale.
Dans une interview accordée à Ouest-France, François Rebsamen a expliqué son projet : « Ce que j’ai évoqué avec les maires, c’est l’instauration d’une contribution modeste au financement des services publics de la commune. » Une proposition encore vague, mais qui suscite déjà des réactions contrastées parmi les élus.
Le trou béant laissé par la suppression de la taxe d’habitation
À Châtillon, dans les Hauts-de-Seine, le constat est sans appel : plus d’un million d’euros de recettes envolées depuis la fin de la taxe d’habitation.
Pour Nadège Azzaz, la maire socialiste de la commune, la situation est critique.
« On prend beaucoup plus à notre charge aujourd’hui, des choses qui, autrefois, étaient du ressort de l’État », souligne-t-elle. Une réalité partagée par de nombreuses collectivités, grandes ou petites, qui peinent à maintenir le même niveau de services pour leurs habitants.
Mais pour l’élue, la solution ne serait pas forcément de faire peser une nouvelle charge fiscale sur tous les citoyens. Elle invite plutôt à reconsidérer d’anciens leviers fiscaux, comme l’ISF (Impôt de solidarité sur la fortune), supprimé en 2017. « Peut-être faudrait-il commencer par rétablir certains impôts disparus », lance-t-elle, rappelant que les inégalités de contribution ne cessent de s’aggraver.
Une mesure qui divise déjà les élus locaux
Si François Rebsamen parle d’une « contribution modeste », la simple idée de recréer une forme d’impôt local soulève de nombreuses interrogations. Qui paierait exactement ? Sur quelles bases ? Et surtout, comment éviter d’alourdir la facture pour les foyers déjà fragilisés par l’inflation et la hausse des prix ?
Dans un contexte où le pouvoir d’achat est devenu un sujet brûlant, la moindre annonce de nouvelle taxe est scrutée avec méfiance.
D’autant plus que les collectivités locales, malgré des marges de manœuvre réduites, doivent continuer à assumer des missions essentielles : écoles, crèches, voirie, sécurité…
Le débat est lancé, mais les réponses se font attendre
Pour l’instant, aucune décision officielle n’a été prise.
François Rebsamen insiste sur le fait qu’il ne s’agit que d’une piste de réflexion, discutée avec les maires. Mais dans les rangs des élus comme chez les citoyens, l’idée d’une « nouvelle contribution » risque bien de nourrir la polémique dans les mois à venir.
Alors, faudra-t-il bientôt s’habituer à voir réapparaître une forme d’impôt local sur nos avis d’imposition ?
Le débat est lancé… mais il promet d’être animé.