
Hausse de frais, réforme du chômage, nouvelles règles pour voyager… Depuis le 1er avril 2025, votre budget est peut-être plus serré sans que vous ayez eu le temps de comprendre pourquoi. Voici un décryptage complet, clair et humain, de tout ce qui a changé, et surtout, comment ces nouveautés risquent de se faire sentir dans votre quotidien.
Chômage : les seniors particulièrement touchés
C’est sans doute l’un des virages les plus critiqués de cette nouvelle réforme. Les demandeurs d’emploi de plus de 50 ans devront désormais attendre 55 ans (et non plus 53) pour bénéficier d’une indemnisation prolongée. Une décision qui, pour beaucoup, complique davantage le retour à l’emploi.
Autre nouveauté discrète mais lourde de conséquences : les allocations ne sont plus calculées selon le nombre réel de jours calendaires par mois, mais sur une base fixe de 30 jours. Résultat ? Une perte sèche estimée à cinq jours d’indemnisation par an. Et donc, mécaniquement, moins d’argent chaque mois.
Aides sociales : une revalorisation trop timide
Oui, les allocations de la CAF (RSA, AAH, allocations familiales, etc.) ont bien été augmentées de 1,7 %. Mais avec une inflation estimée autour de 3 %, cette hausse ne suffit pas à compenser la perte de pouvoir d’achat. Pour de nombreuses familles, le quotidien reste tout aussi serré, voire plus.
Voyager au Royaume-Uni coûtera désormais plus cher
Si vous avez prévu de traverser la Manche, sachez qu’une nouvelle autorisation de voyage électronique (ETA) est devenue obligatoire pour tous les ressortissants européens. Elle coûte 12 euros, puis grimpera à 16 livres dès le 9 avril. Elle sera valable deux ans, mais elle s’ajoute à toutes les petites dépenses qui alourdissent un départ, surtout en famille. Autant dire que le simple fait de rendre visite à un proche à Londres devient un peu plus compliqué, et un peu plus cher.
Impôts : les très hauts revenus dans le viseur
C’est une mesure phare du budget 2025. Une contribution spéciale, baptisée « Contribution Différentielle sur les Hauts Revenus », vise les contribuables les plus riches : au-delà de 250 000 euros pour une personne seule, 500 000 pour un couple. Le but ? Imposer un taux minimal de 20 %, et ajouter une surtaxe entre 3 et 4 % selon le niveau de revenus. L’objectif affiché est de rétablir un peu plus d’équité dans le système fiscal.
Immobilier : un peu d’air pour les acheteurs, un coup dur pour les vendeurs
Le prêt à taux zéro s’élargit à toute la France, même en zone rurale, et couvre désormais aussi les maisons individuelles. Une bonne nouvelle pour ceux qui veulent acheter sans forcément viser les grandes villes.
Mais attention, les frais de notaire augmentent dans une trentaine de départements (Paris inclus), passant de 4,5 à 5 %. Pour un bien à 200 000 euros, cela représente 1 000 euros de plus. Les primo-accédants échappent à cette hausse, mais pour les autres, c’est une dépense supplémentaire à prévoir.
Autres changements qui pèsent lourd dans le quotidien
Ce ne sont pas les gros titres, mais ils méritent d’être connus :
- Indemnités journalières en baisse : pour les salariés bien rémunérés, l’indemnisation en cas d’arrêt maladie chute. Le plafond passe de 53,31 à 41,47 euros bruts par jour.
- Fin de la trêve hivernale : les expulsions locatives et coupures d’électricité peuvent reprendre. Une réalité rude pour les ménages en difficulté.
- Changement bancaire discret mais risqué : les clients de l’ex-Crédit du Nord doivent vérifier que tous leurs virements et prélèvements sont à jour, suite à la fusion avec la Société Générale. Gare aux incidents.
- Prix du gaz en hausse : +1,8 %, soit 150,70 euros TTC/MWh. Et le chèque énergie, habituellement envoyé au printemps, ne sera distribué qu’en novembre cette année.
- Crédit immobilier : les taux d’usure montent encore : 5,31 % pour les prêts de 20 ans et plus, 5,45 % pour ceux entre 10 et 19 ans. Emprunter coûte plus cher.