
France's newly-appointed Prime Minister and President of the Democratic Movement (MoDem) party Francois Bayrou speaks during a handover ceremony at the Hotel Matignon in Paris on December 13, 2024. Bayrou, who was appointed nine days after Michel Barnier's government was ousted by parliament in a historic no-confidence vote following a standoff over an austerity budget, has the daunting task of hauling France out of months of political crisis. (Photo by Abdul Saboor / POOL / AFP)
Quatre mois après son arrivée à Matignon, François Bayrou peine à convaincre. Selon un sondage Ipsos réalisé pour La Tribune Dimanche, la défiance à son égard ne cesse de s’amplifier – y compris chez ses plus fidèles soutiens.
Une impopularité qui s’enracine
Le chiffre est sans appel : 67 % des Français portent un jugement défavorable sur l’action du Premier ministre, soit une progression de trois points en un mois. Seuls 24 % se disent satisfaits, en recul d’un point par rapport au sondage précédent. L’usure semble déjà bien installée pour un chef du gouvernement qui peine à imposer son cap.
Mais ce qui inquiète davantage encore, c’est que la défiance s’installe jusque dans les rangs du centre. Chez les électeurs proches de Renaissance, du MoDem ou d’Horizons, le taux d’opinions favorables chute brutalement de 12 points, atteignant à peine 53 %.
Un pouvoir qui donne le sentiment de flotter
Pour Brice Teinturier, directeur général délégué d’Ipsos, ce désamour s’explique en grande partie par un sentiment d’inaction. « Le pays a l’impression qu’on fait la planche, qu’on flotte, qu’on se laisse dériver », analyse-t-il. Dans un paysage politique saturé par les crises internationales et les polémiques, le gouvernement semble inaudible, incapable de se reconnecter aux préoccupations concrètes des Français.
Les déclarations récentes de François Bayrou, notamment son trouble exprimé face à l’exécution provisoire de la peine d’inéligibilité de Marine Le Pen, ou encore l’affaire Bétharram, n’ont rien arrangé. Plutôt que de rassurer, elles ont suscité l’incompréhension, voire le malaise, y compris chez ses alliés.
Emmanuel Macron reste stable… mais toujours impopulaire
Dans ce climat, le président de la République conserve une relative stabilité, sans pour autant rassurer : 26 % de jugements favorables, contre 70 % de jugements défavorables. Une stagnation dans la tempête, qui n’offre toutefois aucune bouffée d’oxygène à son Premier ministre.
Côté gouvernement, Bruno Retailleau (33 %) et Gérald Darmanin (33 %) restent les figures les mieux perçues, très loin devant Rachida Dati (16 %), qui complète le podium.
Bardella, Le Pen, Philippe : les figures de l’après-Macron prennent de l’avance
La question de la succession d’Emmanuel Macron alimente déjà les discussions, et les sondages. Jordan Bardella reste en tête des personnalités préférées pour 2027, avec 34 % d’opinions favorables, stable depuis mars. Il est désormais talonné par Marine Le Pen, qui gagne deux points et atteint 33 %.
Édouard Philippe, pourtant longtemps considéré comme un potentiel successeur naturel, recule à 31 %, perdant un point. Bruno Retailleau suit de près à 27 %, également en léger recul.