
Vous avez reçu un e-mail vous demandant de régler une amende pour une infraction routière ? Attention, il pourrait s’agir d’une arnaque bien ficelée. Depuis quelques semaines, une vague de faux courriels utilisant l’identité de l’ANTAI sème la confusion en France. Voici comment repérer et éviter le piège.
Une nouvelle escroquerie bien rodée
Les arnaques par e-mail ne sont pas nouvelles, mais certaines sont particulièrement malignes. C’est le cas de ce faux message soi-disant envoyé par l’Agence nationale de traitement automatisé des infractions (ANTAI), qui vous informe que vous avez une amende impayée à régulariser.
L’e-mail, très bien présenté, reprend les codes visuels des courriers officiels, avec tableau des montants, avertissements en cas de non-paiement et bouton “Régulariser maintenant”. Le tout est conçu pour provoquer une réaction immédiate chez la personne ciblée, qui, prise de panique, clique sans réfléchir.
Mais derrière cette façade rassurante, c’est une tentative de phishing parfaitement orchestrée, qui vous redirige vers un site frauduleux destiné à récolter vos données bancaires.
Comment repérer l’arnaque avant qu’il ne soit trop tard
Même si l’e-mail paraît sérieux, plusieurs détails permettent de lever le doute. Voici les éléments qui doivent vous alerter :
1. L’adresse de l’expéditeur
Un rapide coup d’œil suffit souvent à repérer l’arnaque. Au lieu d’une adresse officielle se terminant par @antai.gouv.fr
, l’e-mail provient ici de @raydonify.com
. Rien à voir avec un site gouvernemental.
2. Le nom de l’organisme cité
L’escroc parle d’une mystérieuse “Agence de Traitement National d’Infractions (ANT)”… qui n’existe tout simplement pas. Le vrai nom de l’agence est ANTAI, pour Agence nationale de traitement automatisé des infractions. Un détail que seuls les initiés remarqueront, mais qui trahit l’imposture.
3. Le lien de paiement
En survolant (sans cliquer) le bouton “Régulariser maintenant”, vous verrez apparaître un lien qui commence par surveymonkey.com, un service de sondage en ligne. Aucun rapport avec une quelconque autorité française. Là encore, le doute n’est plus permis.
4. Le montant de l’amende
Les arnaqueurs affichent des sommes comme “92,30 €” ou “131,80 €”. Or, les vraies amendes en France n’ont jamais de décimales : elles sont toujours des montants ronds. Voilà un autre indice qui peut vous mettre la puce à l’oreille.
5. La méthode d’envoi
Enfin, sachez qu’en France, toute contravention routière vous est d’abord envoyée par courrier postal, jamais uniquement par e-mail. Si vous n’avez rien reçu dans votre boîte aux lettres, c’est probablement une fausse alerte.
Que faire si vous recevez ce type de message ?
La première chose à faire : ne cliquez sur rien. Ne remplissez aucun formulaire, ne communiquez pas vos informations bancaires, et surtout ne répondez pas à l’expéditeur.
En cas de doute, rendez-vous directement sur le site officiel de l’ANTAI pour vérifier si une amende est en cours à votre nom. Et si vous avez reçu ce type de message, signalez-le immédiatement sur Signal Spam, la plateforme officielle de lutte contre les arnaques par e-mail.
Une arnaque qui joue sur la peur
C’est ce qui rend cette fraude particulièrement redoutable : elle exploite le stress immédiat que peut provoquer l’idée d’une amende impayée. Dans la panique, certains utilisateurs ne prennent pas le temps de vérifier.
Cybermalveillance.gouv.fr rappelle que la vigilance est la meilleure arme contre ce type de fraude. Prendre quelques secondes pour observer les détails peut suffire à éviter des conséquences lourdes.
Alors, si un message évoque une infraction que vous ne reconnaissez pas, ne tombez pas dans le piège. Prenez une respiration, observez bien… et supprimez.