
Mauvaise nouvelle pour les millions de Français qui tentent déjà de maîtriser leurs dépenses énergétiques. Dès le mois d’août 2025, la TVA appliquée sur l’électricité et certains équipements de chauffage va bondir, entraînant une hausse automatique des factures. Explications.
Une hausse de la TVA sur l’électricité : +14,5 points d’un coup
C’était une mesure temporaire, censée soulager les ménages face à la flambée des prix de l’énergie. Le taux de TVA sur l’électricité, habituellement fixé à 20 %, avait été abaissé à 5,5 % pour protéger le pouvoir d’achat des Français. Mais cette parenthèse fiscale va bientôt se refermer.
À partir du 1er août 2025, le taux de TVA sur l’abonnement électrique repasse à 20 %. Cela concerne les 34 millions de foyers raccordés au réseau électrique en France. Et même si la consommation reste identique, la facture, elle, grimpera mécaniquement.
Prenons un exemple concret :
Un abonnement à 20 € par mois coûte aujourd’hui environ 21,10 € avec une TVA à 5,5 %. En août, ce même abonnement passera à 24 €. Pour les ménages les plus modestes, cette hausse pourrait peser lourdement dans le budget mensuel.
Une mesure justifiée par le gouvernement, mais redoutée par les foyers
Cette décision figure dans le projet de loi de finances 2025 porté par François Bayrou, qui souhaite revenir à un taux « normal » de TVA. Le gouvernement estime que les circonstances exceptionnelles ayant motivé le taux réduit — notamment la crise énergétique — ne sont plus d’actualité.
Mais dans les faits, l’inflation reste bien présente et les prix de l’énergie demeurent élevés. Pour beaucoup de Français, cette hausse est perçue comme un nouveau coup dur, qui s’ajoute à une série de décisions fiscales ressenties comme punitives.
Les chaudières au gaz ou au fioul également concernées
Et ce n’est pas tout. En parallèle de la hausse sur l’électricité, une autre augmentation de TVA frappe les travaux de rénovation énergétique, notamment l’installation de chaudières à gaz ou au fioul.
Jusqu’ici soumis à un taux réduit de 5,5 %, ces équipements sont désormais taxés à 20 %, en application d’une directive européenne. Résultat : le coût d’installation grimpe en flèche.
Un exemple frappant :
Une chaudière facturée 5.000 € passait à 5.275 € avec le taux réduit. Désormais, il faudra débourser 6.000 € pour le même équipement. De quoi freiner net les projets de nombreux foyers, déjà contraints par des budgets serrés.
Des exceptions (encore) préservées
Heureusement, tout n’est pas perdu. Certains équipements restent éligibles à la TVA à 5,5 %, notamment ceux qui utilisent des énergies renouvelables :
- les chaudières à bois,
- les systèmes géothermiques.
Ces alternatives, souvent plus écologiques, conservent pour l’instant une fiscalité allégée. Mais leur coût à l’achat reste élevé, et leur installation n’est pas toujours possible partout.
Vers un ralentissement des projets énergétiques ?
Avec cette double hausse — sur l’électricité et sur les équipements — beaucoup de Français vont sans doute repousser, voire renoncer à leurs projets de rénovation énergétique.
Et c’est là tout le paradoxe : alors même que l’État encourage la transition écologique, les nouvelles règles fiscales rendent certains investissements plus difficiles à envisager, notamment pour les foyers modestes ou les classes moyennes.