
Un marché en pleine expansion
Le cannabidiol, ou CBD, est devenu incontournable dans de nombreux produits du quotidien – des cosmétiques aux solutions de vapotage. Depuis 2021, ces produits sont exemptés d’interdiction générale relative aux stupéfiants, et leur popularité n’a cessé de croître. En 2022, environ 16,4 % des adultes français déclaraient en avoir consommé au moins une fois, et le marché s’est étoffé avec près de 1 500 boutiques spécialisées. Pourtant, malgré cette croissance, la sécurité sanitaire de ces produits reste encore à évaluer.
Des études qui soulèvent des inquiétudes
En 2023, l’Anses a entrepris des travaux de classification harmonisée du CBD, à la demande de la Direction générale du travail, afin de se conformer aux exigences de la réglementation européenne sur la classification des substances (CLP). Durant ces études, il est apparu que le CBD n’était pas enregistré auprès de l’ECHA conformément au règlement REACH, malgré sa large consommation. Des études précliniques, menées sur des animaux – notamment des singes, des rats et des souris – ont révélé des effets préoccupants. Elles montrent que le CBD peut avoir des répercussions négatives sur la fertilité, le développement fœtal et même augmenter la mortalité périnatale.
Des risques pour la Reproduction
Face à ces résultats, l’Anses propose de reclasser le CBD comme « présumé toxique pour la reproduction, catégorie 1B ». Cette classification indiquerait que le CBD présente des risques potentiels pour la fertilité et le développement du fœtus. Les données recueillies s’appuient sur la littérature scientifique et sur les essais précliniques réalisés dans le cadre de l’autorisation de mise sur le marché aux États-Unis et dans l’Union européenne du médicament Epidyolex, qui contient du CBD et est utilisé pour traiter une forme rare d’épilepsie chez l’enfant.
Si le CBD est souvent perçu comme une solution naturelle et sans danger, cette nouvelle proposition de l’Anses nous invite à la prudence. La classification envisagée pourrait changer la donne pour les fabricants, qui devront désormais prendre en compte ces risques potentiels dans leurs formulations. Pour les consommateurs, c’est un rappel que, même dans un marché en plein essor, il est essentiel de rester informé et vigilant sur les effets de ces produits. La décision finale n’est pas encore prise, mais elle pourrait avoir des répercussions importantes sur l’ensemble du secteur. Restez attentifs aux prochaines annonces des autorités sanitaires.