
Commercial airplane flying above dramatic clouds during sunset.
Imaginez que, pour obtenir une indemnisation, vous deviez attendre non plus trois heures de retard mais cinq heures. C’est exactement ce que propose actuellement une révision de la réglementation européenne EU 261. Cette réforme, portée par le lobby aérien, vise à réduire les compensations versées aux passagers, qui bénéficient aujourd’hui d’une indemnisation pouvant aller de 250 à 600 euros en cas de retard important.
La situation actuelle
Pour rappel, selon les règles en vigueur depuis 2005, un passager peut obtenir une indemnisation si son vol a été retardé d’au moins trois heures, à condition que le retard ne soit pas dû à des circonstances extraordinaires (comme des conditions météorologiques extrêmes ou des problèmes de sécurité). Ainsi, pour un vol de moins de 1 500 kilomètres, la compensation s’élève à 250 euros. Pour les vols plus longs, le montant passe à 400 euros ou même 600 euros pour les très longs trajets.
Les propositions de réforme
La pression du secteur aérien, qui indemnise chaque année des millions de passagers pour des retards souvent compris entre trois et cinq heures, pousse la Commission européenne, le Parlement et le Conseil à envisager des modifications. Le projet de réforme prévoit notamment de relever le seuil de compensation à cinq heures. En d’autres termes, seuls les retards supérieurs à cinq heures donneraient droit à une indemnisation. De plus, un nouveau barème serait instauré :
Pour un vol de moins de 3 500 kilomètres, une indemnisation de 250 euros serait accordée pour cinq heures de retard. Pour les vols plus longs, l’indemnisation passerait à 400 euros après neuf heures de retard, et à 600 euros après douze heures pour les vols dépassant 6 000 kilomètres.
Ce que cela signifie pour les passagers
Si ce projet est adopté, les compagnies aériennes pourraient économiser des milliards chaque année, car beaucoup de retards se situent dans la tranche entre trois et cinq heures. En revanche, les passagers verront leurs droits considérablement réduits. Moins de compensation financière pour des retards qui peuvent être tout aussi contraignants. Cela risque de changer la donne en matière de protection des voyageurs et de rendre la compensation moins accessible pour ceux qui subissent des désagréments.
Alors que les discussions sur cette révision se poursuivent, il est important de suivre l’évolution de ce dossier. Pour l’instant, les passagers bénéficient d’un cadre protecteur qui leur assure une indemnisation en cas de retard majeur. Mais si les modifications proposées venaient à être mises en place, cela marquerait un tournant important dans la relation entre compagnies aériennes et consommateurs. Restez attentifs, car ces changements pourraient bientôt redéfinir vos droits en tant que voyageur dans l’Union européenne.