
Crédit photo : Bertrand Guay Agence France-Presse
Un tournant inévitable pour l’ancien président
Nicolas Sarkozy, qui fut élevé au rang de Grand-Croix de la Légion d’honneur en 2007, se trouve aujourd’hui au cœur d’une tourmente inédite. Condamné définitivement en décembre dernier pour corruption et trafic d’influence dans l’affaire Paul Bismuth, l’ancien président se voit confronté à une procédure qui pourrait bien lui coûter sa prestigieuse décoration.
La sanction qui s’annonce
Après avoir été équipé d’un bracelet électronique début février, Sarkozy a rapidement annoncé son retrait des projecteurs médiatiques. Désormais, un nouvel épisode s’ajoute à sa saga. Le général François Lecointre, Grand chancelier de la Légion d’honneur, a confirmé lors d’une interview sur RTL que une procédure d’exclusion allait être engagée contre lui. Selon ce protocole, le Grand chancelier envoie une notification à la personne concernée, qui a ensuite l’occasion de présenter ses arguments de défense. Et, comme le rappelle l’article R92 de la Grande chancellerie, la loi est claire : toute personne condamnée à une peine correctionnelle d’un an ou plus sans sursis doit être exclue de l’ordre.
La loi s’applique à tous
Le général Lecointre, s’exprimant avec fermeté, a déclaré : « Moi, je suis citoyen français. Je ne peux pas imaginer que la loi ne s’applique pas. Donc, logiquement, la loi s’appliquera. » Cette position intransigeante fait écho à une règle établie déjà en décembre, lorsque Le HuffPost rappelait que l’exclusion est automatique pour les crimes ou pour les peines d’emprisonnement ferme d’un an ou plus. Cette procédure, rarement mise en œuvre, ne concerne jusque-là qu’une seule autre personnalité de ce rang : Philippe Pétain.
D’autres décorations en jeu
Il est intéressant de noter que d’autres figures publiques ont déjà connu la perte de leur décoration, quoique d’un autre rang. Des noms comme Isabelle Balkany, John Galliano ou Claude Guéant ont été frappés par des sanctions similaires. En 2023, la ministre de la Culture, Rima Abdul Malak, avait même demandé l’engagement d’une procédure contre Gérard Depardieu, suite à des propos controversés relevés dans une enquête de Complément d’enquête.
La situation de Nicolas Sarkozy rappelle combien les symboles et les décorations, aussi prestigieux soient-ils, ne sauraient échapper aux exigences de la loi. Entre le poids des responsabilités d’un chef d’État et l’implacable application des règles, cette affaire offre une leçon de rigueur juridique. Restez à l’écoute pour connaître la suite de cette procédure, qui pourrait bien marquer un nouveau chapitre dans l’histoire de la Légion d’honneur en France.