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French Junior Minister for Public Accounts Gabriel Attal speaks during the press conference following the weekly cabinet meeting in Paris on July 7, 2022. (Photo by Ludovic MARIN / AFP)
Le président de Renaissance met en garde contre une mesure qui pourrait « détruire massivement de l’activité et de la richesse » en France.
Une tribune engagée signée par 100 parlementaires macronistes
Gabriel Attal, président du parti présidentiel Renaissance et ancien Premier ministre, a lancé un appel clair au gouvernement : « Renoncer définitivement » à la baisse du seuil d’exemption de la TVA pour les micro-entrepreneurs prévue dans le budget 2025. Dans une tribune publiée dans La Tribune Dimanche, il alerte sur les conséquences économiques de cette mesure, soutenu par 100 parlementaires macronistes, dont Olivia Grégoire et Guillaume Kasbarian.
« Cette mesure détruirait massivement de l’activité et de la richesse dans notre pays. Plus de 200 000 micro-entrepreneurs seront touchés, dont presque la moitié ont moins de 30 ans », déclare Gabriel Attal.
Un impact direct sur les jeunes entrepreneurs
Actuellement, les micro-entreprises bénéficient d’une exonération de TVA si leur chiffre d’affaires annuel ne dépasse pas :
- 37 500 euros pour les prestations de services
- 85 000 euros pour les activités commerciales
La réforme envisagée par le gouvernement abaisserait ce seuil à 25 000 euros dès le 1er mars 2025. Cette baisse pourrait obliger de nombreux autoentrepreneurs à facturer la TVA, rendant leurs services moins compétitifs et leur quotidien plus complexe sur le plan administratif.
Gabriel Attal ne mâche pas ses mots : « Le risque, ce n’est pas seulement que les Français paient plus d’impôts : c’est aussi qu’ils créent moins d’entreprises. C’est un risque pour nos entrepreneurs, un risque pour notre tissu économique, un risque pour le pouvoir d’achat des Français. »
Une levée de boucliers dans tous les camps politiques
La mesure ne divise pas seulement la majorité présidentielle. Des critiques se font entendre de toutes parts :
- Les organisations professionnelles représentant les micro-entrepreneurs dénoncent une réforme « dangereuse » pour leurs adhérents.
- Les partis politiques, de La France Insoumise au Rassemblement National, en passant par certains députés macronistes, expriment leur désaccord.
Une concertation en cours mais un avenir incertain
Face à la pression croissante, Éric Lombard, ministre de l’Économie, avait déjà annoncé début février une suspension temporaire de la mesure, le temps de mener une concertation jusqu’à la fin du mois.
Pour Gabriel Attal et les signataires de la tribune, la solution est pourtant simple : il ne s’agit pas de suspendre, mais bien de renoncer définitivement à cette mesure. « La réduction des déficits publics viendra de réformes structurelles de l’État et des pouvoirs publics, qui doivent être exemplaires et sobres. Et non en taxant davantage les entreprises et les travailleurs », concluent-ils.
Quelles alternatives pour combler le déficit public ?
Le débat est donc lancé : comment réduire les déficits publics sans fragiliser les petites entreprises ? Pour Gabriel Attal, la réponse réside dans des réformes plus larges de la dépense publique plutôt que dans de nouvelles taxations.
Le gouvernement va devoir trancher rapidement : poursuivre la concertation en espérant un consensus, ou enterrer définitivement une mesure qui semble de plus en plus compromise.