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Le démarchage téléphonique continue d’agacer de nombreux Français, mais une simple question pourrait bien vous permettre de couper court à ces appels indésirables. Voici l’astuce qui affole les réseaux sociaux et qui s’appuie sur une obligation légale méconnue.
« Comment avez-vous eu mon numéro ? » : une question qui dérange
La prochaine fois qu’un démarcheur vous appelle, ne raccrochez pas tout de suite. Demandez-lui simplement : « Comment avez-vous eu mon numéro ? ». Cette phrase, en apparence anodine, repose en réalité sur l’article 14 du Règlement Général sur la Protection des Données (RGPD), qui impose aux entreprises de justifier l’origine des données personnelles qu’elles utilisent.
Selon la loi, toute entreprise doit pouvoir indiquer précisément d’où elle tient votre numéro de téléphone. Si elle ne peut pas fournir cette information, elle est en infraction. Cette exigence légale met souvent les centres d’appels en difficulté, certains télévendeurs préférant même raccrocher pour éviter d’avoir à se justifier.
Pourquoi ça marche ?
Le RGPD, adopté en 2018, impose aux entreprises de respecter une transparence totale sur la collecte des données personnelles. En demandant à l’appelant comment il a obtenu votre numéro, vous faites valoir vos droits.
Sur le forum Reddit, plusieurs employés de centres d’appels ont avoué être démunis face à cette question. Certains reconnaissent qu’ils ne disposent pas de la réponse ou qu’ils n’ont pas le droit de la communiquer. D’autres préfèrent mettre fin à l’appel pour éviter des ennuis juridiques.
Des retours d’expérience mitigés
De nombreux internautes ont partagé leur expérience avec cette astuce. Si certains affirment qu’elle fonctionne à merveille, d’autres déplorent des réponses vagues telles que « Nous utilisons des listes commerciales », une justification souvent imprécise et peu satisfaisante.
Pour être plus persuasif, il est conseillé de rappeler à l’interlocuteur qu’il a une obligation légale de vous répondre. Vous pouvez aussi menacer de signaler l’appel à la CNIL, ce qui peut suffire à faire raccrocher les plus récalcitrants.
Vers une législation plus stricte ?
Le démarchage téléphonique pourrait bientôt devenir plus compliqué pour les entreprises. Une proposition de loi portée par le sénateur Pierre-Jean Verzelen envisage d’inverser la logique actuelle : plutôt que de considérer chaque Français comme consentant par défaut, les entreprises devraient obtenir un accord explicite avant tout démarchage.
Adopté par le Sénat, ce texte prévoit également :
- Une augmentation des amendes pour les entreprises contrevenantes.
- La suspension ou le retrait des autorisations de prospection pour les récidivistes.
- Un renforcement des contrôles pour s’assurer du respect des listes d’opposition.
Cette réforme, si elle est adoptée par l’Assemblée nationale, pourrait marquer un vrai tournant dans la lutte contre les appels indésirables.
En attendant, que faire ?
En attendant cette possible évolution législative, les consommateurs peuvent toujours :
- Signaler les abus à la CNIL.
- Utiliser l’application Signal Conso pour dénoncer les pratiques abusives.
- S’inscrire sur la liste d’opposition Bloctel, même si son efficacité reste relative.
L’association P.U.R.R (Pour un RGPD Respecté) invite d’ailleurs les consommateurs à signaler systématiquement ces appels, afin de faire pression sur les entreprises et les inciter à mieux respecter la réglementation en vigueur.
Avec cette astuce simple et la perspective d’une loi plus protectrice, les jours des démarcheurs téléphoniques abusifs pourraient bien être comptés.