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Pour lutter contre la fraude bancaire qui coûte des milliards d’euros chaque année, le député Daniel Labaronne propose deux nouvelles mesures visant à mieux protéger les consommateurs.
Des fraudes bancaires qui explosent
1,195 milliard d’euros. C’est la somme astronomique perdue à cause des fraudes bancaires en 2023. Qu’il s’agisse de particuliers, de professionnels ou même de l’État, personne n’est à l’abri des escrocs qui redoublent d’ingéniosité. Faux RIB, chèques falsifiés, virements détournés… les arnaques se multiplient et les victimes peinent à récupérer leur argent.
Face à ce fléau, Daniel Labaronne, député de la deuxième circonscription d’Indre-et-Loire, a décidé de réagir. Sa proposition de loi mise sur deux mesures phares pour rendre la vie plus difficile aux fraudeurs.
Un fichier des IBAN suspects pour stopper les escrocs
Parmi les arnaques les plus courantes, on retrouve la fraude aux faux RIB. Le principe est simple : un escroc envoie un faux relevé d’identité bancaire à sa victime en se faisant passer pour un fournisseur ou une administration. La victime réalise ensuite un virement vers le compte du malfaiteur, croyant régler une facture légitime.
En 2023, ce type de fraude a coûté 149,76 millions d’euros, soit près de la moitié des 312 millions d’euros de pertes liés aux virements bancaires frauduleux.
Pour y remédier, Daniel Labaronne propose de créer un fichier national des IBAN douteux. L’idée ? Permettre aux banques de vérifier les comptes bancaires suspects avant d’effectuer un virement. Si un IBAN figure sur la liste noire, la transaction pourrait être bloquée automatiquement, limitant ainsi les dégâts.
Sécuriser les chèques pour éviter les mauvaises surprises
Autre méthode utilisée par les escrocs : les faux chèques. Alors que la fraude à la carte bancaire diminue, celle liée aux chèques explose : 364 millions d’euros détournés en 2023.
Pour renforcer la sécurité, la proposition de loi envisage d’obliger les banques à signaler plus rapidement les chèques falsifiés. Actuellement, les délais de mise à jour des fichiers de chèques irréguliers sont trop longs, laissant le champ libre aux arnaqueurs.
Le texte prévoit également de donner aux banques un accès direct au Fichier national des chèques irréguliers (FNCI). En clair, dès qu’un chèque douteux est présenté, la banque pourrait le détecter et le rejeter plus vite.
Une proposition de loi attendue au tournant
Si cette proposition de loi est adoptée, elle pourrait entrer en discussion dès le mois de mars à l’Assemblée nationale. Elle semble déjà bénéficier du soutien du ministère de l’Économie, ce qui pourrait accélérer son adoption.
En attendant, la vigilance reste de mise. Les consommateurs sont invités à vérifier attentivement leurs relevés bancaires, à se méfier des demandes de virement inattendues et à signaler toute transaction suspecte à leur banque.