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Les députés PS échouent à renverser le gouvernement avec seulement 181 voix en faveur de leur motion de censure, loin des 289 nécessaires. Retour sur une journée agitée au Palais Bourbon.
Un vote sans surprise : la motion de censure socialiste largement rejetée
Ce mercredi, l’Assemblée nationale a tranché : la motion de censure « spontanée » déposée par les députés socialistes n’a pas fait le poids face à la majorité. Avec seulement 181 voix en sa faveur, la tentative de renverser le gouvernement de François Bayrou échoue largement, loin des 289 voix nécessaires pour faire tomber l’exécutif.
Cette motion de censure faisait suite à une série de tensions politiques croissantes, mais le résultat du vote reflète la difficulté pour l’opposition de rassembler un large soutien autour de cette initiative.
Un Hémicycle en ébullition : quand les socialistes quittent la salle
La journée parlementaire a été marquée par un geste inattendu : en pleine séance, la majorité des députés socialistes ont quitté l’Hémicycle, alors même que François Bayrou s’exprimait à la tribune.
Le Premier ministre n’a pas manqué de commenter cet acte avec une pointe d’ironie :
« C’est la première fois que je vois un parti qui dépose une motion de censure, quitter l’Assemblée pendant la discussion de sa propre motion de censure, » a-t-il déclaré, sous les applaudissements des bancs de droite et du Rassemblement national (RN).
François Bayrou a poursuivi sa charge, qualifiant cette motion de « cousue de fil blanc », voire de « motion de censure à blanc », sous-entendant que cette initiative n’était qu’une manœuvre politique sans réelle conviction.
Des socialistes offensifs : « Gouverner, ce n’est pas pactiser avec l’ombre »
De leur côté, les socialistes avaient justifié cette motion de censure comme une réponse à ce qu’ils qualifient de « trumpisation » du débat public en France.
La députée socialiste Ayda Hadizadeh, en ouverture de séance, a vivement critiqué le gouvernement :
« Nous sommes ici pour juger un gouvernement qui a failli. Gouverner, ce n’est pas suivre le courant, c’est tenir la barre. Gouverner, ce n’est pas pactiser avec l’ombre, c’est éclairer le chemin. »
Elle a notamment reproché au Premier ministre d’avoir utilisé l’expression « submersion migratoire », estimant qu’il aurait dû dénoncer « la submersion nationaliste » plutôt que d’alimenter les discours de l’extrême droite.
Un contexte politique tendu : six motions de censure en cinq semaines
La motion de censure socialiste était la sixième en cinq semaines, un signe de l’extrême tension qui règne actuellement à l’Assemblée nationale.
Si cette initiative n’a pas abouti, elle témoigne toutefois du climat politique électrique et des profondes divisions au sein même de l’Hémicycle. François Bayrou, désormais renforcé par ce rejet, devra cependant redoubler d’efforts pour maintenir la stabilité de son gouvernement face à une opposition déterminée à se faire entendre.
Pour l’instant, le gouvernement Bayrou tient bon, mais le défi de rassembler au-delà de sa majorité actuelle reste entier.