
La motion de censure déposée par le Parti socialiste contre le gouvernement de François Bayrou ne devrait pas aboutir. Plusieurs députés du Rassemblement national (RN) ont confirmé ce dimanche qu’ils ne soutiendraient pas cette initiative, dénonçant une « manœuvre de diversion ».
Le RN se désolidarise de la motion socialiste
Le gouvernement de François Bayrou semble avoir évité une nouvelle tentative de déstabilisation. Alors que le Parti socialiste s’apprête à déposer une motion de censure contre l’exécutif en début de semaine, plusieurs élus du Rassemblement national ont affirmé qu’ils ne la voteraient pas.
« Non, nous ne la voterons pas », a déclaré Thomas Ménagé, député RN du Loiret, ce dimanche sur France Inter. Il estime que le PS agit uniquement pour répondre aux déclarations du Premier ministre sur l’immigration, en particulier son utilisation de l’expression « submersion migratoire ».
Le RN ne ferme cependant pas totalement la porte à une censure future. « Il y aura peut-être d’autres occasions de censurer le gouvernement. Nous, on ne se l’interdit pas dans les prochaines semaines ou les prochains mois », a ajouté Thomas Ménagé.
Une « manœuvre de dispersion » selon Jean-Philippe Tanguy
Pour le RN, cette motion socialiste serait avant tout un coup politique destiné à détourner l’attention. Sur LCI, le député Jean-Philippe Tanguy a fustigé une « manœuvre de dispersion » du PS, accusant ses membres de vouloir se démarquer après avoir refusé de voter les précédentes motions de censure sur le budget.
« Ils essayent de faire croire qu’ils lavent plus blanc que blanc après avoir sauvé les fesses de la macronie », a-t-il ironisé, en référence au choix du PS de ne pas renverser le gouvernement lors des votes budgétaires.
Il a également contesté l’idée que l’exécutif mène une politique ferme sur l’immigration : « Dire que ce gouvernement est ferme sur l’immigration, c’est leur faire bien trop d’honneur », a-t-il conclu.
Le RN reste en position d’arbitre
Début février, Jordan Bardella, président du Rassemblement national, avait déjà annoncé que son parti ne voterait pas la censure du budget afin d’éviter d’aggraver l’instabilité politique.
Dans la foulée, son vice-président Sébastien Chenu avait laissé entendre que le RN appliquerait la même logique face à la motion de censure socialiste. Une stratégie qui renforce son rôle d’arbitre, en décidant quand et comment utiliser cette arme parlementaire contre l’exécutif.
Avec le RN en retrait, la motion de censure portée par le PS semble condamnée à l’échec, offrant ainsi un nouveau sursis au gouvernement Bayrou.