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Le programme d’éducation à la vie affective, relationnelle et sexuelle (EVARS) a été promulgué ce jeudi 6 février, avec une mise en application prévue dès la rentrée prochaine dans les écoles, collèges et lycées français. Longtemps débattu, ce dispositif suscite autant d’adhésions que d’oppositions au sein de la communauté éducative et des parents d’élèves.
Un programme inscrit dans la loi depuis 2001
Déjà rendu obligatoire par la loi française depuis plus de vingt ans, l’enseignement de l’éducation à la sexualité va désormais être structuré autour de trois séances annuelles obligatoires par établissement. L’objectif affiché par le ministère de l’Éducation est de mieux sensibiliser les élèves aux questions de consentement, de respect et de prévention des violences.
L’ancienne ministre de l’Éducation, Anne Genetet, qui a porté ce projet entre septembre et décembre 2024, a salué cette avancée. « Tout ce que nos enfants subissent – harcèlement, abus sexuels, violences, exposition à la pornographie – montre combien ce programme est une nécessité et une urgence », a-t-elle affirmé sur X (anciennement Twitter).
Les syndicats enseignants, à l’image de SUD Éducation, voient dans cette promulgation une victoire après de longs mois d’atermoiements. Le SNUIPP-FSU, principal syndicat du primaire, avait déjà soutenu le texte en janvier lors d’un vote du Conseil supérieur de l’Éducation, qui l’a adopté à l’unanimité.
Une fronde grandissante des associations de parents
Si certains accueillent favorablement cette réforme, d’autres dénoncent un passage en force. L’association des Mamans Louves, très mobilisée contre le projet, a recueilli 88 000 signatures pour réclamer un encadrement plus strict de cet enseignement. Selon elle, le gouvernement n’a pas tenu compte de leurs préoccupations, notamment sur le contenu et l’âge auquel ces notions seront abordées.
Dans le même registre, Le Syndicat de la Famille s’appuie sur une étude de l’IFOP datant de février 2024 pour démontrer un rejet massif de l’idée d’aborder la sexualité avant 13 ans. D’après ce sondage, seuls 7 % des parents seraient favorables à ce que ces sujets soient abordés dès l’âge de 6 ans, contre 25 % pour les enfants de 10 ans.
Une mise en application sous tension
Le gouvernement, de son côté, se défend en s’appuyant sur un échantillon de 3 200 sondés ayant démontré que 90 % des parents soutiennent la mise en place de l’EVARS. Malgré cela, le programme continue d’attiser les tensions et pourrait donner lieu à de nouvelles contestations lors de son entrée en vigueur en septembre. Reste à voir si l’accompagnement pédagogique prévu par l’Éducation nationale suffira à apaiser les craintes des parents et des enseignants.